L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Union européenne (UE) ont levé le voile (pour ne pas dire le linceul), ce jeudi, sur le nombre record de nouvelles personnes infectées par le VIH en Europe. 142 000 nouveaux malades ont été diagnostiqués en 2014, un chiffre qui est du registre du jamais vu depuis l’apparition du SIDA, aux prémices de la décennie 80 et son arrivée sur notre continent. Le premiers cas recensé en France remonte à la fin de l’année 1981 et pas moins de 6 600 personnes ont contracté le virus redouté en 2014 (chiffre stable mais qui mériterait de baisser).
Une épidémie en recrudescence mais qui n’est pas uniforme en Europe avec la Russie en tête
Le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC à Stockholm) est l’autorité de veille sanitaire qui prévaut en ce qui concerne les diagnostics posés et les mesures pesées à prendre face à telle ou telle maladie à l’échelle européenne. L’ECDC a établi une cartographie de l’épidémie du SIDA pour l’année 2014 pour détecter les principaux foyers infectieux et/ou les pays qui sont confrontés à un pic épidémique. Il en ressort que la Russie est tristement mais largement en tête avec la majorité des nouveaux cas : 60% au total. Les 28 pays de l’Union européenne et les 3 pays de l’Espace économique européen (Islande, Liechstentein et Norvège) représentent 21% des nouveaux malades. Le nombre d’infections s’avère (une bonne nouvelle : est-ce la seule ?) être sur la pente du déclin en Europe de l’Ouest.
Les migrants et les conduites à risque méritent plus d’attention et de prévention en Europe
Près d’un tiers de ces nouveaux cas (31%) sont nés hors du pays dans lequel la maladie, dont ils étaient porteurs en l’ignorant, a été diagnostiquée (surtout ne sombrons pas dans le piège de la stigmatisation systématique). Selon l’OMS et l’UE, le nombre de migrants arrivant sur le continent, en ayant contracté le VIH, a chuté de 41% en l’espace de 10 ans (seconde bonne nouvelle) mais les pays européens ont des progrès à faire dans la prévention des contaminations dans leur enceinte. Notamment en raison de problématiques d’ordre social. « Quand les réfugiés et migrants sont victimes d’exclusion sociale dans leur pays d’accueil, ils deviennent plus susceptibles d’attraper le VIH, et cela peut les conduire à suivre des comportements à risque », souligne la directrice de l’OMS Europe, Zsuzsanna Jakab.