Si la Cour suprême de l’Inde a donné son feu vert pour un avortement très tardif, au regard de la loi indienne, concernant une jeune fille de 13 ans, dont la grossesse était imputable à un viol, le corps médical a décidé, de son côté, nécessaire de sauver le fœtus.
La Cour suprême de l’Inde a statué en faveur d’un avortement tardif à 32 semaines de grossesse au-delà du seuil légal de 20 semaines mais la victime était une jeune fille violée de 13 ans
Mercredi dernier, dans une décision sans précédent mais empreinte d’humanité, la Cour suprême de l’Inde (Supreme Court of India), localisée à New Delhi, a pris en compte la détresse immense d’une jeune adolescente de 13 ans, enceinte de son violeur, en donnant son aval pour un avortement inédit. La jeune fille est, en effet, à la fois hantée par le profond « traumatisme qu’elle a subi » et en proie à une ’intense souffrance » qui s’inscrit dans une durée âpre à supporter. L’adolescente était enceinte de 32 semaines, au moment où la Cour suprême de l’Inde a statué sur son cas si particulier. 32 semaines, c’est beaucoup plus que le seuil légal de 20 semaines : seuls les avortements ne sont autorisés après ce pallier qu’en cas de danger pour la vie de la mère ou celle du bébé. C’est un soulagement pour l’adolescente qui va pouvoir tourner la page de sa dignité bafouée et se reconstruire à présent.
Le fœtus a été sauvé, décision prise par les médecins et jugée appropriée et se verra confié aux services d’adoption : il est à noter qu’un viol sur trois en Inde a pour victime une mineure
Nikhil Datar, un médecin de Bombay, qui avait examiné la jeune fille, a déclaré que les docteurs ont opté pour sauver le fœtus. Une décision assumée car en accord avec le jugement de la Cour : « Le fait de mettre fin à la grossesse, comme demandé par la Cour suprême, signifie arrêter la grossesse et non tuer le fœtus ». Le bébé prématuré est, en ce moment, placé en unité néonatale de soins intensifs. Il sera ensuite confié aux services d’adoption. La jeune fille, dont l’identité n’a pas été révélée, comme l’exige la loi indienne, aurait été violée par un collègue de son père qui a depuis été arrêté. Environ 20 000 viols sont recensés chaque année en Inde, mais leur nombre serait bien supérieur, les victimes étant très souvent mutiques. Le comité de l’ONU sur les droits de l’enfant a estimé en 2014 qu’une victime de viol sur trois en Inde était mineure. 50% des agresseurs sont connus de leur victime.
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