Cette année, une exceptionnelle douceur règne en cet hiver surprenant, le mercure affichant des températures printanières, expliquant pourquoi l’épidémie de grippe, ne s’est pas encore propagée à grande échelle (si percée du virus grippal, il y a, elle est minime). D’habitude, l’épidémie de grippe sévit du mois de novembre pour disparaître en février-mars. Selon le dernier bulletin hebdomadaire de l’Institut national de veille sanitaire (InVS) paru mercredi, la grippe accuse en effet un retard des plus notables mais cette perturbation climatique est du pain béni pour d’autres virus qui sévissent hors de leur saison privilégiée. Parmi ces derniers, nous pouvons citer les angines, les otites et les bronchites et les bronchiolites, dont la prolifération culmine.

Des températures trop clémentes nuisant au virus grippal cette année

Le thermomètre pulvérise des records de chaleur, tous les mois depuis le début de cette année 2015 : le mois de décembre est donc lui aussi concerné comme en attestent des températures extérieures oscillant en moyenne entre 10 et 12 degrés, quand le soleil est à son zénith, avec taux d’exposition aux bénéfices maximaux pour notre bien-être corporel et psychique, en plein milieu d’après-midi. Hors, la grippe a un besoin impérieux du froid, pour franchir le seuil de notre système immunitaire, naturellement affaibli par les basses températures, idéalement négatives, pour passer à l’offensive. Nous avons également tendance à aérer volontiers maisons ou appartements d’où l’absence d’un trop-plein de confinement qui est lui aussi à l’accoutumée un facteur de prolifération. Bref, la grippe fait grise mine il convient de noter que ce retard, aussi rarissime soit-il, n’est tout de même pas une première historique dans les annales de la santé : en 1988 et 1998, l’épidémie n’avait débuté que vers fin février. Ne nous réjouissons pas trop vite.

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Les chiffres de l’InVS nous éclairant sur ce retard par rapport à 2014

Les données statistiques émanant du dernier bulletin hebdomadaire de l’Institut national de veille sanitaire (InVS) confirment le retard accusé par la grippe en comparant les chiffres de l’année en cours à ceux de l’année antérieure concernant le nombre de consultations de cette pathologie diagnostiquée, essentiellement chez les médecins généralistes, les urgences étant également parfois sollicitées (la grippe anodine d’apparence peut tuer et nul n’est à l’abri), par semaine et pour 100 000 habitants. Prenons pour exemple la semaine dernière : il a été comptabilisé qu’il y avait 49 consultations en France concernant des symptômes grippaux (gêne encombrante anormale au niveau du système respiratoire qui se répercute sur l’organisme tout entier sur une durée habituelle de 3 à 7 jours après son incubation rapide) pour 100 000 habitants contre 71 consultations pour la même période en 2014. La grippe est donc frileuse en pleine période de son incidence saisonnière ancrée traditionnellement maintenant sous nos latitudes hexagonales.

La grippe arrivera quand même et le vaccin est toujours d’actualité

Les autorités sanitaires préviennent que l’épidémie aura cependant bel et bien lieu, amoindrie sans aucun doute, mais ne peuvent pour l’instant la positionner sur une date exacte au niveau du calendrier. Le virus grippal change de forme constamment. C’est pourquoi on peut attraper une nouvelle grippe chaque année. Aussi le vaccin demeure toujours fortement conseillé, pour une prémunition optimale, notamment chez les sujets dits à risques, personnes âgées en première ligne, face à ce virus qui se joue de nous en permanence, essayant de déjouer sournoisement nos défenses immunitaires, d’année en année. Au moment du redoutable pic épidémiologique, les conseils avisés du corps médical nous éclairent pour éviter au maximum de contracter le virus. Il faut éviter de trop s’approcher des personnes en état grippal car la transmission s’avère être inter-humaine. Si vous êtes touchés par la grippe, mettez de côté votre agenda, pour ne pas vous ajouter un surcroît de fatigue et restez chez vous pour vous rétablir et afin d’épargner autrui.

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Un carton plein pour d’autres virus face à la grippe au point mort

Si la grippe brille par son absence, on ne peut pas en dire autant de beaucoup de pathologies de types ORL ou bronchiques, pour lesquelles la très grande amplitude thermique en l’espace d’une même journée, joue clairement à leur avantage. Ce sont essentiellement des virus mettant à mal les voies respiratoires qui sont une source intarissable d’inquiétude, de par leur prolifération ravie de cette météo clémente, à une époque où ils s’effacent habituellement devant une grippe à son zénith épidémique. Selon les spécialistes de l’état grippal et des virus de tout acabit, nous mettant à mal, les virus font irruption et se succèdent de manière séquentielle tel un jeu de dominos faisant vaciller notre système immunitaire qui s’en passerait volontiers mais demeure -presque- impuissant à l’éviter. « Arrive d’abord la rhino. Puis quand la rhino baisse, le virus respiratoire syncytial (VRS, donnant la bronchiolite essentiellement) arrive. Quand le VRS diminue, la grippe commence ». En bref, chaque virus prépare le lit d’un autre qui suivra pour nous malmener.

Etat grippal, Pixabay