Des foyers de la redoutée fièvre aphteuse ont été recensés dans 4 wilayas (le pays en compte 48 : elles correspondent grandement à nos départements) de l’Algérie. Cette annonce a été rendue officielle par le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, qui se prénomme Abdeslam Chelghoum. Des mesures spécifiques sont d’ores et déjà appelées à être appliquées rapidement pour confiner cette maladie virale animale pouvant aller jusqu’à l’épidémie avec fulgurance et contribuer à fragiliser l’ensemble de la filière agroalimentaire.

Vache

Les 4 wilayas touchées officiellement sont d’ores et déjà confinées alors que les journaux alimentent les peurs sociétales en citant d’autres foyers contaminés

Par l’intermédiaire d’un communiqué de presse, le ministre en charge de ce dossier épineux a émis le constat suivant à ne pas prendre à la légère : « Le nombre de foyers confirmés est de quatre. On a des suspicions sur l’existence d’autres cas. On a pris des échantillons qu’on a envoyés au laboratoire ». Voici la liste rendue publique des wilayas, où la fièvre aphteuse sévit déjà : il s’agit de  Médéa, Relizane, Bordj Bou Arreridj et Sétif. La presse joue un rôle alarmiste en évoquant d’autres foyers également affectés par ce fléau transmissible au plus haut point et attise les braises d’une psychose inutile car la panique peut handicaper le bon déroulement d’un endiguement souhaité de la fièvre aphteuse. Prenons pour exemple une suspicion qui plane sur la wilaya de Tizi Ozou qui a été suggérée par le journal « El Khabar ».

Les dispositions pour endiguer très rapidement la fièvre aphteuse où elle a été déclarée par voie ministérielle ont un objectif : éviter une propagation massive

Dans le but bénéfique d’éviter une escalade épidémique, le ministre a pris les dispositions suivantes :  la suspension de tout mouvement de cheptel entre les wilayas, notamment du sud vers le nord, puisque selon toute probabilité, ’il s’agit d’une fièvre aphteuse de type A, apparue suite à un mouvement de cheptel à partir des frontières sud. Autre mesure phare sanitaire qui prendra effet à partir de ce lundi ; une campagne de vaccination à une grande échelle. La Tunisie, qui jouxte la frontière algérienne à l’ouest, prend les choses avec une main de fer puisqu’elle a déclaré l’état d’urgence sanitaire qui s’illustre par une kyrielle de mesures très fermes telles que la suspension de toute importation d’animaux, de produits carnés ou aliments pour animaux, en provenance de l’Algérie. La prudence est ainsi reine.

À lire  Travailler plus peut coûter cher à la santé

Aussi bien la Tunisie voisine que la France amie prennent des mesures sévères de précaution face à une fièvre aphteuse récurrente dont l’Algérie est habituée

La douane française a émis un signal fort que tout voyageur doit respecter par mesure de précaution : « Il est rappelé que l’importation de viande, de lait et de produits à base de viande ou de lait dans les bagages et les envois personnels est strictement prohibée quelle que soit la quantité transportée, ces produits étant des vecteurs potentiels de la fièvre aphteuse ». La fièvre aphteuse ne frappe pas d’une manière inédite l’Algérie. Au mois de juillet 2014, cette épidémie a contraint les services vétérinaires à des extrêmes pourtant indispensables : une campagne de mise en quarantaine doublée parfois d’un abattage des plus massifs et ce dans pléthore de wilayas . L’épizootie avait fait un retour en 2015 et les marchés à bestiaux avaient fermé leurs portes et l’inertie était de mise pour tout cheptel.

Vache, Pixabay – laszlonakovics