Assaillies par des addicts à la pornographie, jusqu’à en exaspérer riverains et autres usagers, les 400 premières bornes wi-fi de la ville de New York, avec entre autres avantages gratuits, un accès illimité à Internet, ont été pour l’instant désactivées : la mairie espère apaiser les tensions et pouvoir remettre en marche ce projet très ambitieux, avec un quota de 7 500 bornes pour idéal fixé.
La ville de New York dans un souci de démocratisation numérique a lancé ses 400 premières bornes wi-fi avec accès gratuit et illimité
L’idée partait d’une bonne attention de la part de la municipalité de New York envers ses résidents (près de 8,5 millions d’habitants pour la ville intra-muros en 2016) hyper-connectés car geeks en herbe ou pour des raisons purement professionnelles. En janvier de cette année civile, la ville-monde avait annoncé, non sans un zeste de fierté, une forme de recyclage intelligent : le remplacement de vieilles cabines téléphoniques, complètement délaissées depuis l’émergence de la téléphonie mobile, par des bornes interactives offrant un panachage de services divers : nous pensons au fait de consulter des plans de la ville, regarder la météo, recharger son téléphone ou naviguer gratuitement sur Internet. Le concept paraissait génial mais il y a eu un bémol majeur qui découle de déviances hélas déplaisantes.
Des bornes monopolisés par les accrocs du porno -même dans l’espace public- et des personnes en marge et le plus souvent fortement imbibées d’alcool
L’expérience, originale et séduisante, a donc été un flop magistral : nous constatons amèrement que sept mois après leur installation, ces 400 bornes inaugurales, qui devaient en appeler de nouvelles, ne disposent plus d’aucun accès à Internet. Le New York Times, quotidien phare et au sérieux indéniable de la mégalopole, connue aussi sous le surnom à croquer de « Big Apple », rapporte que ce bridage est la conséquence directe de plaintes de riverains, outragés par le comportement inadéquat et incivique, d’usagers vampirisant les bornes, soit pour écouter de la musique, ou pire encore pour surfer sur des sites explicitement pornographiques. De plus, les bornes attiraient inévitablement des personnes ivres et droguées.
Une désactivation de l’accès Internet des bornes pour apaiser les tensions et les relancer prochainement pour servir les usagers corrects et par défi financier
La mairie de New York ne sombre pas dans le défaitisme le plus complet et n’a pas dit son dernier mot : en effet, elle rebondit en insistant que son vaste programme de déploiement de plus de 7 500 bornes ne devrait pas être interrompu même si une pause, propice à la réflexion, s’impose. Pour le moment ces outils high-tech, à vocation utile et accessible à tous, ne seront plus reliés à Internet et permettront seulement aux utilisateurs, désireux de s’en servir, de seulement recharger leurs appareils numériques. Tous les acteurs liés à ce concept novateur, qui était en phase de concrétisation, ne jettent pas l’éponge, car en plus des intentions louables, les enjeux financiers se révèlent, ne nous voilons pas les yeux, colossaux.
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