Inde-Pakistan : début de la guerre et dizaines de morts
Le conflit entre l’Inde et le Pakistan s’est transformé en confrontation armée ouverte, faisant des dizaines de morts. Je vous propose une analyse de cette situation explosive entre deux puissances nucléaires voisines.
La situation en chiffres
Bilan humain | Inde | Pakistan |
---|---|---|
Morts civils | 8 | 26 |
Blessés | 29 | 46 |
Avions perdus | 3 | 0 |
L’embrasement soudain dans la nuit du 7 mai
C’est au cœur de la nuit que tout a basculé. À 1h44 du matin ce mercredi, le ministère indien de la Défense a annoncé le lancement de l’opération « Sindoor », frappant ce qu’il considère comme des « cibles terroristes » au Pakistan et dans la partie du Cachemire sous contrôle pakistanais.
Je me souviens d’avoir couvert plusieurs épisodes de tensions entre ces deux pays, mais rarement avec une telle intensité. Cette escalade marque le plus grave affrontement militaire entre l’Inde et le Pakistan depuis la guerre de Kargil en 1999.
Les missiles indiens ont ciblé six villes au Cachemire et au Pendjab pakistanais. Selon le porte-parole de l’armée indienne, « neuf camps terroristes ont été frappés et détruits », avec des cibles « choisies pour éviter tout dommage aux infrastructures civiles ou toutes pertes civiles ».
Le Pakistan a riposté immédiatement. L’armée pakistanaise affirme avoir abattu cinq avions indiens, tandis que les services de sécurité indiens confirment que trois de leurs chasseurs se sont écrasés, dont un Mirage 2000 identifié près de Srinagar.
Le lourd bilan humain qui s’alourdit d’heure en heure
Le bilan est déjà terrible : au moins 26 morts côté pakistanais, dont trois enfants âgés de 3 à 5 ans, et 46 blessés selon le lieutenant-général Ahmed Chaudhry, porte-parole de l’armée pakistanaise. La frappe la plus meurtrière a tué 13 civils dans une mosquée de Bahawalpur, au Pendjab pakistanais.
Du côté indien, on dénombre 8 morts et 29 blessés dans le village de Poonch, situé près de la frontière, suite aux tirs d’artillerie pakistanais.
Lors de mon dernier reportage au Cachemire l’année dernière, j’avais été frappé par la résilience des populations frontalières, constamment sous tension. Aujourd’hui, ces mêmes villages sont à nouveau en première ligne, comme en témoigne Farooq, un habitant de Poonch : « Nous avons été réveillés par des tirs… j’ai vu des obus tomber. J’ai dit à mes associés de sortir du bâtiment, j’ai eu peur que le toit ne s’écroule. »
Les racines du conflit : l’attentat du 22 avril comme détonateur
Pour comprendre cette explosion de violence, il faut remonter au 22 avril 2025. Ce jour-là, un attentat meurtrier coûte la vie à 26 touristes dans un site touristique du Cachemire indien. Des hommes armés ouvrent le feu dans la vallée de Baisaran, près de Pahalgam, un lieu prisé accessible uniquement à pied ou à dos de poney.
New Delhi impute immédiatement la responsabilité à Islamabad, qui nie toute implication. Dès le lendemain, l’Inde adopte une mesure radicale en suspendant le traité de partage des eaux de l’Indus, signé en 1960.
Cette décision marque le début d’une « guerre de l’eau », particulièrement sensible pour le Pakistan, dont l’agriculture dépend fortement de ce fleuve et de ses affluents. Le Premier ministre indien Narendra Modi déclare alors que l’eau « sera désormais stoppée pour servir les intérêts de l’Inde ».
Mobilisation diplomatique internationale face au risque d’escalade nucléaire
La communauté internationale s’alarme de cette escalade entre deux puissances disposant de l’arme nucléaire. L’ONU a rapidement réagi, affirmant que « le monde ne peut pas se permettre une confrontation militaire » entre l’Inde et le Pakistan.
Les grandes puissances appellent unanimement à la désescalade :
- La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, appelle « à la retenue l’Inde comme le Pakistan »
- Les États-Unis ont engagé des discussions avec les deux pays pour « désamorcer la situation »
- La Russie exhorte « les parties à faire preuve de retenue pour éviter une détérioration supplémentaire »
- La Chine se dit prête à jouer un « rôle constructif » dans l’apaisement des tensions
- Le Royaume-Uni se déclare « prêt à intervenir pour une désescalade »
J’ai assisté à de nombreuses crises diplomatiques dans ma carrière, mais celle-ci est particulièrement préoccupante par sa rapidité d’escalade et le potentiel destructeur des arsenaux en présence.
Des conséquences économiques qui dépassent déjà les frontières
Au-delà du drame humain immédiat, les répercussions économiques commencent à se faire sentir. Le secteur aérien est le premier touché, avec de nombreuses compagnies contraintes de modifier leurs plans de vol ou d’annuler des liaisons.
Korean Air, China Airlines, Air India et Malaysia Airlines ont déjà révisé leurs itinéraires pour éviter l’espace aérien pakistanais. Des vols entre l’Asie et l’Europe ont fait demi-tour ou effectué des escales techniques imprévues.
Plus inquiétant encore, les chaînes d’approvisionnement alimentaire pourraient être perturbées. La Malaisie, qui importe 40% de son riz d’Inde et du Pakistan, s’inquiète déjà pour sa sécurité alimentaire. Comme me l’expliquait récemment un expert en géopolitique alimentaire : « Les conflits armés modernes affectent d’abord les infrastructures logistiques, compromettant les exportations bien avant que les zones agricoles ne soient touchées. »
Et maintenant ? Les scénarios possibles d’évolution du conflit
Plusieurs options se présentent dans les prochaines heures :
- Une désescalade rapide sous pression internationale, avec médiation possible de l’Iran dont le ministre des Affaires étrangères est attendu à New Delhi
- Une poursuite des frappes ciblées sans engagement terrestre, scénario de « guerre limitée »
- Une escalade majeure avec mobilisation massive des forces armées et risque d’utilisation d’armes de plus en plus destructrices
En tant qu’observateur de longue date des relations indo-pakistanaises, je suis particulièrement préoccupé par la rapidité avec laquelle les lignes rouges ont été franchies cette fois-ci. La suspension du traité des eaux de l’Indus touche à un point névralgique pour le Pakistan, ce qui pourrait pousser Islamabad à une réaction encore plus forte.
Le Comité de la sécurité nationale pakistanais est actuellement réuni en urgence, et le Premier ministre Shehbaz Sharif doit s’adresser à la nation. Les prochaines heures seront déterminantes.
Je continuerai à suivre cette situation heure par heure et à vous tenir informés des développements dans ce conflit entre l’Inde et le Pakistan qui a déjà fait des dizaines de morts et menace la stabilité de toute la région.
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