Aussi petites que dérangeantes. C’est la meilleure définition qui puisse être donnée aux punaises de lit. Pour ceux qui subissent une telle présence au sein de leur domicile, c’est un véritable enfer. C’est le cas de quelques-uns des 38 000 habitants de Stains, une commune au cœur de Seine-Saint-Denis. Et personne n’est épargné. Domiciles privés comme établissements publics sont concernés. Une maison de retraite et trois établissements scolaires ont d’ailleurs été évacués quelques jours, le temps pour les autorités sanitaires de venir à bout des insectes.
Les punaises de lit ne sont pas liées à l’hygiène, contrairement à la croyance populaire
Dans certaines cités de Stains, ce sont plus de deux tiers des habitations qui sont infestées selon la mairie. Les habitants penchent plutôt pour trois-quart. Quoi qu’il en soit, la plupart n’osent pas en parler à leur voisinage. La peur du jugement ? Sans aucun doute. Dans la croyance populaire, les punaises de lit sont associées à la saleté et au manque d’hygiène. Pourtant, il n’existe aucun lien entre les deux. Les logements les plus sains peuvent en abriter, tout comme les plus sales peuvent être épargnés. Toujours est-il que certains préfèrent garder le problème pour eux afin d’éviter un quelconque jugement.
Certains habitants présentent des symptômes avancés de dépression et d’hystérie
Si la simple présence des insectes pouvait encore convenir à certains, c’était sans compter sur les symptômes inquiétants que présentent d’autres Stanois. Ces derniers développent une phobie face aux punaises et se débarrassent de tous leurs objets personnels. Un comportement inquiétant, comme le souligne le service municipal d’hygiène.
Suite à la parution de l’information, la mairie reçoit chaque jour entre deux et quatre appels de locataires demandant à être relogés.
Certaines familles étaient infestées depuis plus de deux ans mais n’ont rien signalé
Depuis 2014, des familles cohabitent avec des punaises de lit, faisant de leur quotidien un véritable enfer. Certains enfants dorment à même le sol depuis plus d’un an et demi. C’est ce que raconte une habitante, la trentaine, épargnée par l’infestation : « Ses quatre gamins ont dormi par terre pendant un an et demi. Y avait plus rien: plus de couverture ni de matelas« .
Si pour les adultes, la peur est surmontable, il est difficile d’en dire autant pour les enfants. En voyant courir les punaises sur leurs matelas, la plupart vont se réfugier dans le lit de leurs parents. Une situation difficilement acceptable qui n’a pas semblé alarmer les autorités sanitaires.
Les bailleurs et la mairie auraient tardé à agir
Il y a deux ans déjà, les Stanois avaient lancé une pétition à destination de l’Immobilière 3F, suite à une consultation auprès du service d’hygiène de la mairie. Mais personne n’a pris en considération leur demande. S’en est alors suivi le jeu de l’autruche, mairie et bailleurs se renvoyant la patate chaude à tours de rôle. La législation Française n’étant pas très claire sur le sujet, chacun y allait de ses propres arguments. Un laxisme qui a causé la situation que l’on connaît aujourd’hui.
Ce sont désormais les pouvoirs publics qui devront prendre la situation en main, mairie et bailleurs étant complètement dépassés. Problème : les punaises de lit ne tuent pas et ne peuvent donc être considérées comme un problème de santé publique… Qu’adviendra t-il de tous les logements infectés ? Réponse le 28 février prochain, date à laquelle bailleurs et l’ARS Ile-de-France tenteront de trouver une solution globale au problème.
0 commentaires