Les effets de la musique sur le moral sont bien connus, mais on sait moins qu’elle est bienfaisante pour le cerveau, même dans le cas de maladies neurodégénératives. Nous pensons particulièrement à la maladie d’Alzheimer et à d’autres maladies apparentées. Verlaine chantait cet adage très célèbre : « De la musique avant toute chose ».
Quand la musique, via un programme spécialement étudié pour le mieux-être des personnes sur le déclin cognitif, se popularise dans les maisons de retraite américaines : « Music & Memory »
A chacun sa chanson ou sa playlist préférées à la vocation apaisante. Ce moment privilégié où l’on écoute, sans la moindre contre-indication, sa ou ses chansons fétiches, n’est pas l’apanage de la jeunesse. Les seniors sont aussi sensibles à cette source d’expression artistique d’une infinie richesse. La musique pourrait jouer un rôle-clé sur des patients, étant hélas atteints de la maladie d’Alzheimer ou de démence sénile. Il y a deux bénéfices majeurs obtenus, relayés sur le site de The American Journal of Geriatric Psychiatry, compilant les travaux de chercheurs américains de l’Université de Brown : une baisse sensible de l’anxiété associée à une posologie médicamenteuse pouvant être réduite très sensiblement.
Cette conclusion enchanteresse est le fruit d’un travail de longue haleine, ayant nécessité la mobilisation gracieuse d’un panel de volontaires, dont le nombre est pour le moins impressionnant : les chercheurs ont, en effet, suivi, dans la durée et avec acuité, plus de 25 000 personnes âgées n’étant plus aptes pour être totalement autonomes et résidant dans pas moins de 200 maisons de retraites aux quatre coins des États-Unis. La moitié des personnes âgées sollicitées (12 905) avaient l’avantage certain de se voir offrir la chance, de par la politique volontariste de leur établissement, de profiter d’un accompagnement musical spécialement étudié, sans exclure les plus affectées sur le plan cognitif avec Alzheimer aux premières loges.
La musique a un effet apaisant indéniable qui pourrait amener à une réduction des anxiolytiques et des antipsychotiques sans pour autant pouvoir infléchir une cyclothymie aux degré variés
Les chercheurs émérites ont essayé de cibler exactement où la musique opérait comme par magie, non pas pour se substituer intégralement à la moindre prise médicamenteuse, mais permettant subtilement, suivant le cas échéant, de la juguler. La musique intervenait sur des patients étant soumis à un traitement antipsychotique, un traitement anxiolytique, un autre ayant pour visée la réduction du comportement perturbateur, puis pour conclure, sur un traitement de l’humeur. La musque mérite une très bonne note avec les antipsychotiques et les anxiolytiques à la prescription pouvant être allégée. Seul bémol : le régulateur thymique s’impose car la musique n’arrive pas à inviter à la fête l’humeur totalement indifférente.
Le programme musical, intitulé « Music & Memory », prend la plénitude de son sens traduit aisément en Français : « Musique et Mémoire ». Il nous a montré ses vertus tout au long de cet article qui est un récital à lui tout seul : sa généralisation n’est pas encore programmée mais il y a beaucoup d’esprits éclairés qui souhaiteraient que ce soit le cas dans un maillage de maisons de retraite étant le plus large possible. Qui dit moins de prise de médicaments dit également moins d’effets secondaires qualifiés comme étant également indésirables. La musique apaise non seulement tous les malades, se prêtant au jeu, mais aussi le staff encadrant et également la famille souffrant souvent autant sinon plus que leur proche étant affecté.
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