Rose Marie Bentley, décédée à l’âge de 99 ans de mort naturelle ignorait sans doute qu’elle décelait en elle quelque chose de très rare : elle présentait une malformation congénitale non détectée de son vivant, le très rare « situs inversus avec lévocardie » qui n’est autre qu’une inversion des organes internes.
Une véritable stupéfaction au bloc
Les organes internes sont bien là, mais placés en miroir par rapport à la disposition normale. Le hasard a voulu qu’elle décide de donner son corps à la science. Les étudiants médecins de l’université de l’Oregon ont sans doute eu un moment de stupéfaction au moment où ils ouvraient le corps. La dissection ne s’est pas passée comme ils auraient pu l’imaginer. Aucun organe ne se trouvait à la bonne place ! Le moment de surprise passé, ils ont analysé la situation : à droite du coeur, une grosse veine qui aurait dû se trouver là n’y était pas. Le poumon droit ne contenait pas les trois lobes habituels, uniquement deux. L’oreillette droite du coeur était d’une grosseur anormale. L’estomac et la rate étaient à droite tandis que le foie était à gauche. Tout le reste du tube digestif était inversé. Avaient-ils affaire à une illusion d’optique ?
Un cas rare et exceptionnel
L’analyse à froid a permis de faire le bon diagnostic : Rose Marie Bentley était porteuse d’une malformation congénitale du nom de « situs inversus avec lévocardie ». Il s’agit d’une inversion des organes internes extrêmement rare. Les organes sont positionnés en miroir par rapport à la normale. Un enfant sur 22 000 en est atteint. On peut parler d’une mutation génétique aux origines inconnues. Elle se forme au bout de 30 à 45 jours de grossesse. Une telle pathologie entraîne normalement une cardiopathie congénitale grave et généralement mortelle.
Une infime partie des personnes qui présentent cette malformation vivent au-delà de 5 ans. Rose Marie Bentley a toujours été en très bonne santé indiquent ses proches et cela ne l’a pas empêché de mettre au monde cinq enfants. Sa plus jeune fille se rappelle que lorsqu’on lui a enlevé l’appendice il avait été signalé qu’il n’était pas au bon endroit. Mais personne n’a poussé l’expertise. Elle a également subi une ablation de la vésicule biliaire et une hystérectomie, mais personne n’a rien signalé à ce moment-là. Les étudiants en médecine qui sont tombés sur son cas considèrent qu’ils ont une chance sur cinquante millions de retomber sur un cas comme le sien.
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