Après un effet cancérogène suspect, et un risque d’accouchement prématuré chez la femme enceinte pour le moins redouté, l’aspartame serait également perturbant sur le plan métabolique. Il ne serait pas si « light » que cela : il produirait de la phénylalanine, soluble dans l’estomac, qui inhiberait une enzyme, protectrice contre des pathologies, telles que le diabète ou l’obésité. C’est en tout cas ce que nous apprenons grâce à une étude menée sur des souris, par quinze chercheurs, principalement affiliés au Massachusetts General Hospital de Boston, où étudient les futurs médecins diplômés de la célèbre université Harvard.
L’aspartame, coutumier des louanges, a également des zones d’ombre, notamment comme étant potentiellement aussi dangereux finalement que le sucre
Appartenant à la classe des additifs alimentaires les plus étudiés dans le monde, de nombreuses évaluations scientifiques sur ses effets toxiques sur la santé ont été conduites, au niveau international (OMS), européen (EFSA) et américain (FDA), dont la dernière réévaluation date de 2007 (FDA, 2007). Ces travaux ont permis de fixer la dose journalière admissible retenue à 40 milligrammes par kilogrammes, soit pour un poids corporel adulte moyen, le seuil de tolérance suivant à ne pas dépasser : 2,8 grammes par jour pour un adulte pesant 70 kilogrammes. Un consensus semble être désormais de mise sur un tel dosage par jour.
Pour parvenir à une nouvelle découverte, pour le moins renversante, sur l’aspartame, qui ferait finalement grossir, mais aucunement maigrir, les chercheurs se sont penchés sur 4 groupes de souris distincts, soumis à des régimes alimentaires très différents, l’espace de 18 semaines. Le premier groupe a eu une alimentation normale et a bu de l’eau potable avec de l’aspartame, le deuxième a eu aussi une alimentation normale mais a bu de l’eau ordinaire, le troisième a suivi un régime riche en matières grasses et a bu de l’eau avec de l’aspartame, et le quatrième a suivi un régime très riche en matières grasse et a bu une eau ordinaire.
Selon une toute récente étude américaine, l’aspartame ferait prendre du poids et déboucherait sur des pathologies sévères telles que le diabète ou l’obésité
Le résultat n’a pas manqué d’être surprenant : les chercheurs en sont arrivés à un constat, qui est complètement aux antipodes, de ce que nous aurions pu deviner. En effet, les souris qui avaient été nourries avec une alimentation riche en matières grasses et qui avaient bu de l’eau contenant de l’aspartame avaient pris plus de poids que les souris qui avaient été soumises à un régime riche avec uniquement de l’eau ordinaire. Qui plus est, régime riche ou léger, les souris qui avaient bu de l’eau contenant de l’aspartame avaient, suite à des analyses, présenté des taux de sucre dans le sang, terriblement plus élevés, que la normale.
Mais comment expliquer ce phénomène ? L’aspartame serait-il donc un immense usurpateur depuis son apparition en 1965 ? La problématique réside en un malheureux concours d’interférences : « Nous avons constaté que l’aspartame bloque une enzyme intestinale appelée phosphatase alcaline intestinale (IAP) qui peut prévenir l’obésité, le diabète et le syndrome métabolique », a concédé avec lucidité, le Pr Richard Hodin, capitaine éclairé aux commandes de l’étude. L’aspartame voit, une nouvelle fois, son trône vaciller, et des idées reçues, le concernant, s’affaissent : l’effet « light » se révèle être un leurre.
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