Des chercheurs de l’Institut Pasteur et de l’université germanique de Würzburg viennent de mettre en lumière une nouvelle souche sexuellement transmissible de méningocoque à la part de responsabilité énorme dans le développement de la virulente méningite de type C. Nous sommes confrontés à une contamination inédite par la voie urino-génitale : ceci nous place aux antipodes du traditionnel mode de passage de cette bactérie redoutable, d’un individu contaminé à un autre sain, qui s’effectuait, selon nos connaissances médicales à réviser, par l’intermédiaire de sécrétions respiratoires ou salivaires. En 2013, une épidémie nous avait déjà mis la puce à l’oreille : la méningite C avait touché la communauté gay dans nombre de pays (Etats-Unis, Allemagne et France), conduisant leurs autorités sanitaires respectives à recommander la vaccination chez les hommes ayant des relations avec des hommes (HSH).
Nouvelle voie de transmission « urino-génitale » et nouvelle souche menaçante « hautement pathogène » et « invasive »
L’étude poussée des chercheurs, basée sur une coopération binationale, s’est concentrée exclusivement sur des souches isolées, lors de l’épidémie que nous venons d’évoquer plus haut, et qui n’avait eu de cesse d’interroger la communauté scientifique par sa fugacité, de même, que son intensité. L’investigation a porté ses fruits sur cette souche invasive, ayant prouvé ses capacités d’adaptation, en mutant en un temps record. Elle présente des atouts indéniables jouant, hélas à nos dépens, en sa faveur : il en va de sa possibilité acquise de se développer sans oxygène (c’est un phénomène se révélant rare chez les méningocoques). Cette nouvelle souche, mérite des superlatifs concernant sa dangerosité. Elle serait ainsi devenue, selon l’un des auteurs de l’étude « hautement pathogène » et « invasive » (elle passe dans le sang et se propage rapidement à d’autres organes). Il ajoute qu’il existe de facto un « nouveau réservoir de la bactérie dans les voies urino-génitales », qui vient compléter le « réservoir » déjà connu dans la gorge. Voilà des éclaircissements étant loin d’être rassurants.
L’importance d’un calendrier de vaccination dès le plus jeune âge et de séances de rattrapage chez les populations à risques
Selon le site, dont nous pouvons que saluer la clarté, Info-Méningocoque, les méningocoques sont responsables chaque année en France de 500 à 800 cas de maladies. Il existe plusieurs types de méningocoques, répartis en différents groupes. Les principaux groupes sont le B représentant 68 % des cas, suivi du C représentant 18 %. Les groupes W et Y représentent respectivement 7 et 6 % des cas (données en date de 2012). Depuis 2010, le vaccin contre le méningocoque C est recommandé pour tous les nourrissons à l’âge de 12 mois et remboursé à 65 %. La vaccination est également recommandée pour tous les enfants, adolescents et les jeunes adultes non encore vaccinés jusqu’à 24 ans. Ce rattrapage jusqu’à 24 ans est essentiel pour assurer la protection rapide des enfants, adolescents et jeunes adultes, qui sont plus particulièrement exposés, mais aussi pour assurer indirectement la protection des personnes non vaccinées comme les nourrissons de moins de un an. Ces vaccins sont très bien tolérés avec quelques légers aléas. Une seule injection est nécessaire, il n’y a pas besoin de rappel.
0 commentaires