La suppression du malus Agirc-Arrco, prévue pour 2024, aura des répercussions notables sur le système de retraite français.
Cette décision, prise dans le cadre de l’accord national interprofessionnel 2023-2026, met fin à un dispositif mis en place en 2019, visant à inciter les salariés à prolonger leur activité professionnelle au-delà de l’âge légal de départ à la retraite.
Le fonctionnement du système de malus Agirc-Arrco
Le malus Agirc-Arrco, ou coefficient de solidarité, entraînait une diminution de 10% de la pension de retraite pendant 3 ans, ou jusqu’à 67 ans, pour les salariés prenant leur retraite complémentaire avant cet âge.
Le bonus fonctionnait sur un principe similaire, offrant une majoration de la pension pour ceux qui prolongeaient leur activité au-delà des conditions requises pour la retraite de base à taux plein.
La suppression du malus Agirc-Arrco, effective à partir du 1ᵉʳ décembre 2023, touchera tous les retraités et futurs retraités du secteur privé et du monde agricole.
Les salariés partis à la retraite avant cette date verront leur minoration temporaire supprimée à partir du 1ᵉʳ avril 2024, tandis que ceux partant à la retraite après cette date bénéficieront directement de leur pension sans malus. Le bonus, quant à lui, ne sera maintenu que pour les salariés nés avant le 1ᵉʳ septembre 1961.
Les divergences entre les profils de retraités
La suppression du malus représente un gain variable selon le nombre de points
cotisés à l’Agirc-Arrco, avec les cadres bénéficiant davantage de cette évolution en raison de cotisations plus élevées.
En revanche, pour ceux nés après le 1ᵉʳ septembre 1961, la suppression du bonus représente une perte théorique, avec des pertes annuelles pouvant aller jusqu’à 3 240 euros pour une retraite complémentaire de 900 euros, en fonction du pourcentage de majoration temporaire non perçu.
Le bilan de ce dispositif s’avère mitigé. L’objectif était d’encourager les salariés à prolonger leur activité pour rétablir l’équilibre financier du régime. Cependant, pendant les quatre dernières années, moins de la moitié des actifs ont repoussé leur retraite, acceptant la minoration de leur pension complémentaire.
Les conséquences pour les retraités du privé
En 2024, le malus sera éliminé pour tous les retraités du secteur privé. Cela leur permettrait de percevoir 100% de leurs pensions de retraite de base et complémentaire. Toutefois, c’est possible sans avoir à reporter leur date de départ à la retraite.
La suppression du malus Agirc-Arrco représente un changement significatif dans la politique de retraite en France. Il y a des impacts variables selon les profils de retraités et les montants de pension.
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