Suppression de MaPrimeRénov : la filière bâtiment en colère face à un avenir incertain
MaPrimeRénov suspendue en pleine crise du secteur du bâtiment : vous aussi, vous vous demandez ce qui se passe ? Comment un outil devenu vital pour des milliers d’artisans peut-il être mis en pause au pire moment ? Moi aussi, j’ai été stupéfait. Et comme beaucoup, j’ai voulu comprendre, calmement, ce qui se joue derrière cette décision.
Un tableau pour comprendre les impacts immédiats
Élément concerné | Situation actuelle (juin 2025) | Conséquence directe sur le terrain |
---|---|---|
Dossiers individuels (isolation, chauffage, etc.) | Suspension annoncée pour l’été | Ralentissement brutal des chantiers |
Rénovation des copropriétés | Non concernée par la suspension | Maintien temporaire de certains projets |
Activité des artisans | -1,5 % depuis le début de l’année | Risque accru de faillites, tension sur la trésorerie |
Emplois menacés | Environ 100 000 postes selon la FFB | Hausse potentielle du chômage dans le bâtiment |
Une décision tombée comme un couperet
Je vous avoue que j’ai découvert cette annonce comme beaucoup d’entre nous : via une notification, entre deux cafés. « Suspension de MaPrimeRénov’ cet été », a annoncé le ministre de l’Économie, Éric Lombard. Immédiatement, c’est la stupeur. J’ai pensé à mon cousin qui vient tout juste de lancer son activité d’isolation thermique. Ou à cette cliente âgée qui comptait sur la prime pour changer sa chaudière. Tous ces projets sont mis en péril.
Et puis, ce mot « suspension »… Est-ce un arrêt provisoire ? Une fin déguisée ? Même les pros du bâtiment ne savent plus sur quel pied danser.
Le secteur du bâtiment en ébullition
Je discutais encore hier avec un artisan chauffagiste qui m’a confié :
« On fait des devis, on rassure les clients, et d’un coup, on n’a plus aucune certitude. C’est comme construire sur du sable. »
Et il n’est pas seul. La CAPEB, la Fédération Française du Bâtiment, les entreprises et les ouvriers parlent d’un choc. On entend des mots lourds : incompréhensible, révoltant, scandaleux.
La colère vient aussi de la manière : pas de concertation, pas de préavis, juste une annonce sèche.
Pourquoi cette suspension ? Trois raisons officielles
Selon le gouvernement, trois justifications reviennent en boucle :
- Trop de dossiers : les guichets sont saturés après des mois d’afflux massif.
- Trop de fraudes : 16 000 dossiers suspects relevés, soit 12 % des demandes.
- Manque de budget : la prime coûte cher, et les caisses sont tendues.
Mais soyons lucides : ces problèmes sont connus depuis des mois. Alors pourquoi cette coupure soudaine maintenant ? Pourquoi pénaliser ceux qui jouent le jeu, pour attraper ceux qui trichent ?
Le vrai coût : une confiance en miettes
Ce que je ressens — et que beaucoup expriment — c’est une forme d’abandon. La transition énergétique, on y croit. On s’équipe, on s’adapte, on se forme. Et puis tout à coup, le message inverse arrive : stop, pause, on verra plus tard.
Ce flou crée une peur bien réelle. Pour les pros comme pour les particuliers. On commence à entendre :
« Autant attendre l’année prochaine. »
« On ne sait plus ce qu’on a droit. »
« C’est trop compliqué. »
Et ça, c’est dangereux. Car sans confiance, plus personne n’investit dans la rénovation.
Ce que demandent les professionnels
Les fédérations ne réclament pas la lune. Elles demandent :
- Une clarification rapide du calendrier
- La garantie que les dossiers déposés avant le 30 juin seront bien traités
- Des engagements concrets pour la suite de MaPrimeRénov’
- Une transparence sur les contrôles et les fraudes
Et surtout, de la stabilité. Car sans visibilité, impossible de gérer une entreprise, d’embaucher, ou d’investir.
Et maintenant, on fait quoi ?
Je pense qu’il est encore temps d’agir. Voilà ce que chacun peut envisager :
- Si vous êtes artisan : continuez à déposer les dossiers bien préparés avant fin juin.
- Si vous êtes particulier : demandez conseil à des pros RGE, restez attentif aux annonces.
- Si vous êtes concerné par un chantier : ne cédez pas à la panique, mais ne restez pas passif non plus.
Et surtout, exigeons collectivement plus de clarté.
La suppression de MaPrimeRénov provoque la colère du bâtiment mais surtout une incertitude immense dans une filière déjà fragile. Pour éviter que la rénovation énergétique ne s’écroule avec elle, il est urgent de reconstruire la confiance… avant qu’il ne soit trop tard.
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