Décès de Philippe Labro : adieu à une légende des médias français
Pourquoi le départ de Philippe Labro nous touche autant ?
Qui n’a jamais croisé un texte, un film, une chanson ou une émission signée Philippe Labro ? Ce mercredi 4 juin, j’ai appris la nouvelle de son décès avec une tristesse que je ne m’expliquais pas tout de suite. Pourquoi suis-je si ému par la mort de quelqu’un que je ne connaissais pas personnellement ? Peut-être parce qu’en réalité, il faisait un peu partie de nos vies à tous.
Dès les premiers mots entendus à la radio ce matin-là, la voix tremblante de RTL annonçant sa disparition m’a serré le cœur. Philippe Labro est mort à Paris à 88 ans, des suites d’un cancer. Un monument du journalisme, de la culture, du cinéma et de la littérature s’est éteint.
Tableau récapitulatif : Philippe Labro en quelques faits
Élément | Détail |
---|---|
Date de naissance | 27 août 1936 à Montauban (Tarn-et-Garonne) |
Âge au moment du décès | 88 ans |
Cause du décès | Cancer |
Parcours universitaire | Washington and Lee University (Virginie, États-Unis) |
Médias principaux | RTL, Europe 1, France-Soir, Paris Match, Antenne 2, Direct 8 |
Œuvres marquantes | Le Petit Garçon, L’Étudiant étranger, Rive droite, rive gauche |
Activités artistiques | Réalisateur, écrivain, parolier, animateur TV |
Dernier livre publié | Deux gimlets sur la 5ème avenue (2024) |
Une carrière aux mille visages
Ce qui m’a toujours fasciné chez lui, c’est cette capacité à jongler entre les rôles : un jour rédacteur en chef à RTL, le lendemain parolier pour Johnny Hallyday, puis réalisateur de films devenus cultes comme Sans mobile apparent ou L’Alpagueur.
Quand j’étais adolescent, j’ai découvert L’Étudiant étranger sur les conseils de ma prof de français. J’ai été happé. Je me souviens avoir noté une phrase dans un vieux carnet : « Ce livre parle plus de moi que je ne le croyais ». Je ne savais pas encore que c’était exactement ça, le style Labro : intime, précis, universel.
Un amoureux de l’Amérique… et de la culture française
Son séjour aux États-Unis à 18 ans lui a littéralement forgé un caractère, une vision. Il ne s’en est jamais caché. Ce passage outre-Atlantique a marqué toute son œuvre, jusqu’à la dernière ligne de son dernier roman.
Mais ce que j’admire encore plus, c’est la manière dont il a su concilier cette influence américaine avec l’élégance à la française. Son style, sa diction, son regard : tout transpirait la nuance et l’intelligence. Il a même lancé Direct 8 (future C8) en 2005, preuve de sa passion pour les médias jusqu’au bout.
Quelques anecdotes qui me restent
- J’ai vu Rive droite, rive gauche pour la première fois sur une vieille VHS, un dimanche de pluie. Ce film m’avait glacé par son réalisme.
- Lors d’un salon du livre, j’ai failli lui parler, mais je n’ai pas osé. Il souriait, posait ses mots comme s’il sculptait le silence.
- Je me rappelle aussi avoir été surpris d’apprendre qu’il avait écrit des chansons pour Johnny et Jane Birkin. Toujours là où on ne l’attendait pas.
Un adieu pudique à un homme discret
Philippe Labro n’a jamais étalé sa vie privée. Marié depuis 1978 à Françoise Labro, père de quatre enfants, il préférait qu’on parle de ses idées plutôt que de ses habitudes. Et pourtant, il a inspiré tant de générations – journalistes, écrivains, cinéastes ou simples amoureux des mots comme moi.
Même dans les dernières années, il animait encore une émission hebdomadaire sur C8 : L’essentiel chez Labro. Un titre qui lui allait bien. Car ce qu’il transmettait, c’était justement ça : l’essentiel.
Ce que Philippe Labro nous laisse
En tant que passionné d’écriture et de culture, je crois qu’on n’oubliera jamais ce « touche-à-tout de génie ». Il laisse derrière lui un modèle : celui de la curiosité, du travail acharné, et de l’élégance intellectuelle.
Il nous montre qu’on peut rêver, oser, créer, raconter, jusqu’au bout. Et qu’il n’est jamais trop tard pour inventer la suite.
Philippe Labro est mort à 88 ans, mais il continuera à vivre dans chaque livre ouvert, chaque émission réécoutée, chaque film redécouvert. Son héritage journalistique et culturel reste vivant, puissant, et terriblement inspirant.
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