François Bayrou recadré par Cour des comptes sur les retraites

Une alerte sur l’avenir des retraites

Le sujet des retraites, on en parle souvent, et ce n’est pas pour rien. Tout le monde se demande : « Le système est-il viable ? » « Combien toucherons-nous plus tard ? » « Devra-t-on encore reculer l’âge de départ ? ». Et cette fois, c’est la Cour des comptes qui vient mettre son grain de sel. Le rapport qu’elle vient de publier n’est pas franchement rassurant, mais il remet surtout en question les chiffres avancés par le Premier ministre François Bayrou.

Un déficit bien réel, mais pas aussi alarmant

D’après ce rapport, le déficit des retraites est estimé à 6,6 milliards d’euros en 2025. Un chiffre qui va grimper à 15 milliards en 2035 et 30 milliards en 2045 si aucune mesure n’est prise. Mais ces projections sont loin des 55 milliards annoncés par François Bayrou il y a quelques semaines. Une différence énorme, qui soulève une vraie question : sur quels critères le Premier ministre s’est-il basé pour ses calculs ?

La Cour des comptes explique que Bayrou a fait abstraction des contributions de l’État, ce qui fausse l’estimation réelle du déficit. En d’autres termes, il a choisi un mode de calcul qui noircit le tableau. Pour la Cour, il n’y a « pas de déficit caché », mais un besoin d’ajustements pour garantir la pérennité du système.

Quels sont les leviers d’action ?

Face à ces prévisions, plusieurs pistes sont envisagées pour équilibrer les comptes :

Reculer encore l’âge de départ : Passer de 64 à 65 ans pourrait rapporter 8,4 milliards d’euros en 2045.
Augmenter les cotisations : Une hausse d’un point du taux de cotisation générerait entre 4,8 et 7,6 milliards d’euros par an.
Jouer sur la durée de cotisation : Un an de plus pourrait réduire le déficit de 3,9 milliards en 2035 et 7,7 milliards en 2045.

Mais chaque solution a son lot de résistances : les syndicats refusent un nouvel allongement de la durée de travail, le patronat craint l’impact d’une hausse des cotisations sur l’économie… Bref, l’équation est complexe.

Un débat sous haute tension

Ce rapport tombe en pleine renégociation entre partenaires sociaux. Bayrou avait promis de « rouvrir le dossier » pour discuter de nouvelles adaptations du système. Mais comment trouver un accord quand les chiffres de départ sont déjà contestés ?

Les syndicats, eux, voient dans ce rapport un désaveu des annonces alarmistes du gouvernement. « Il faut arrêter de raconter n’importe quoi », s’insurge Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT. Même son de cloche du côté de la CGT, qui parle d’un « démenti cinglant » aux projections du Premier ministre.

Et maintenant, on fait quoi ?

Le 27 février, un conclave réunissant syndicats et patronat doit débuter pour trouver des solutions. Une chose est sûre : partir d’un chiffre réaliste est essentiel pour construire un accord crédible.

Le rapport de la Cour des comptes rappelle que les retraites restent un défi majeur, mais qu’il faut avant tout s’appuyer sur des faits solides pour prendre les bonnes décisions. Reste à voir si François Bayrou et les partenaires sociaux sauront en tirer les leçons…

Et vous, que pensez-vous des réformes en cours ? Le report de l’âge de départ est-il une solution acceptable ? Partagez votre avis !