La fin de l’ASS annoncée par le gouvernement risque de pénaliser les allocataires cumulant cette aide avec l’AAH. Privés d’un dispositif essentiel, ils se retrouveront dans une situation précaire. Explications.
Une réforme aux lourdes conséquences
Le Premier ministre a acté la suppression de l’ASS, qui sera fusionnée avec le RSA. Problème : environ 15 000 bénéficiaires cumulent l’ASS et l’AAH. Ils risquent de perdre ce complément indispensable.
Pourtant, une dérogation leur permettait de conserver les deux aides jusqu’en 2026. Mais la fin anticipée de l’ASS remet en cause ce sursis. Sans mesure dédiée, des milliers de personnes handicapées seront impactées.
Incompatibilité entre AAH et RSA
L’AAH peut se cumuler avec l’ASS, mais pas avec le RSA. Les plafonds de ressources sont trop différents entre ces minimas sociaux. De plus, le RSA intègre l’AAH dans son calcul, ce qui réduit d’autant l’aide versée.
Les allocataires se retrouveront donc privés de l’un des deux dispositifs. Or, pour nombre d’entre eux, cette perte significative de revenus n’est pas viable. D’où l’inquiétude face à cette réforme mal calibrée.
Quid de l’impact sur les retraites ?
Autre interrogation : l’impact pour la retraite. Contrairement au RSA, l’ASS permet de valider des trimestres de cotisation. Sa suppression pénalisera donc la constitution des droits à la retraite.
Surtout, le transfert de l’ASS vers les départements alourdira leurs charges, alors que leurs finances sont déjà sous tension. À moins d’une nouvelle dérogation, cette réforme précipitée aura de lourdes répercussions.
Un rétropédalage indispensable
Face à la mobilisation associative, le gouvernement devra revoir sa copie. Il paraît impensable de laisser des personnes handicapées sans cette aide complémentaire vitale.
Un mécanisme dédié devra être créé pour éviter une double peine à ces allocataires déjà fragiles. Rétropédaler sur ce point permettrait d’atténuer les effets pervers d’une réforme mal évaluée.
En somme, la fin de l’ASS met en péril l’équilibre financier de milliers de bénéficiaires de l’AAH. Sans garde-fou spécifique, elle les basculera dans la précarité et hypothéquera leurs droits à la retraite. Un revirement s’impose pour amortir le choc d’une décision aux graves conséquences.
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