De l’adolescence jusqu’à la ménopause, les femmes sont soumises, sauf à de rares exceptions, aux règles qui reviennent, de façon périodique et peuvent se montrer fâcheusement douloureuses avec parfois même d’inquiétants saignements anormaux. Cette blessure intime, soumise à leur horloge biologique, peut se révéler invalidante, surtout pour les femmes engagées dans la vie active, qui tentent de la cacher mais parfois explosent de douleur. L’idée de Coexist, une société britannique, consistant à un aménagement de leurs conditions de travail, se déclinerait ainsi pour satisfaire un confort mérité : des congés menstruels payés mais sans abus (une à deux journées) ou le travail à la maison pendant les 3 à 7 jours que durent en moyenne les menstruations.
Coexist prend en compte -et c’est une première européenne- la souffrance pouvant accompagner les règles
« J’ai géré beaucoup de femmes durant ma carrière et j’en ai vu certaines pliées en deux pendant leurs règles », explique Bex Baxter codirectrice de Coexist, au quotidien qu’est le Bristol Post. Humainement elle a décidé d’agir en aménageant le quotidien, s’avérant chamboulé au moment des règles, de toutes ses employées, qui sont soumises au sein de cette entreprise, désormais à une règle (c’est le cas de le dire) qui est la même pour toutes, par souci d’équité. Nous y reviendrons plus loin après vous avoir éclairé avec quelques données statistiques précieuses pour étayer notre argumentation de façon optimale : 8 femmes sur 10 avouent sentir des modifications corporelles pendant leurs menstruations et 3 à 10 % de ces dernières souffrent d’un syndrome qualifié de prémenstruel.
Si l’on se fie au défi relevé et réussi d’un sondage mondial, 17% des femmes et jeunes filles (les règles surviennent en moyenne à l’âge médian de 13 ans et perdurent jusqu’à la ménopause) ont déjà été portées absentes, au moment de leurs cycles menstruels porteurs d’une souffrance qu’elles ne peuvent plus taire, soit au bureau soit à l’école. L’option « cocooning » semble alors en effet la plus avisée et Coexist l’a compris.
Une direction, à l’écoute de ses employées, va adopter des solutions en cas de menstruations ingérables
Se confiant, en plongeant dans ce qui est du registre le plus intime qui soit, pour lever le voile souvent ressenti comme honteux sur un sujet encore tabou, Bed Baxter a évoqué sa propre expérience dans les colonnes du Toronto Star, avouant très décomplexée sa problématique : « J’ai déjà manqué le travail car il m’arrivait de m’effondrer ou de me retrouver couchée par terre à l’agonie. » Bex Baxter considère que l’instauration d’un congé menstruel, serait pour ceux ayant un a-priori négatif, productif : « Juste après leurs menstruations, elles (les femmes) connaissent un printemps où leur productivité est multipliée par trois. »
La firme Coexist, que nous saluons pour son initiative (inspirée du modèle asiatique et née au Japon qui a ouvert la voie dès 1947) est d’une petite taille avec 24 employés dont 17 femmes mais son idée est grande et se déclinera sans aucun doute ainsi : travailler à domicile ou prendre un ou deux jours de congés payés si une femme doit supporter des règles à la souffrance indéniable.
Le 15 mars prochain, Coexist accueillera de plus un séminaire intitulé « S’engager pour une politique des règles : valoriser les cycles naturels au travail », avec déjà 50 entreprises intéressées.
Les menstruations sont handicapantes pour les femmes
Les menstruations, un processus biologique naturel de la vie féminine, peuvent parfois représenter un véritable défi pour certaines femmes. Cette expérience est fortement subjective et dépend de facteurs physiologiques, socioculturels et personnels. Pour certaines, les menstruations peuvent être handicapantes en raison de plusieurs facteurs.
- Douleurs menstruelles : Les crampes menstruelles, ou dysménorrhée, sont des douleurs au bas ventre qui peuvent être modérées à sévères. Dans les cas extrêmes, cela peut même entraver la capacité d’une femme à participer à des activités quotidiennes normales.
- Syndrome prémenstruel (SPM) : Le SPM est un ensemble de symptômes physiques et émotionnels qui se produisent dans la semaine ou les deux semaines précédant les menstruations. Ces symptômes peuvent inclure des sautes d’humeur, de l’irritabilité, de la fatigue, des ballonnements, des maux de tête, et plus encore.
- Troubles menstruels : Certaines femmes souffrent de troubles menstruels plus graves, comme l’endométriose ou le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), qui peuvent causer des douleurs sévères et d’autres problèmes de santé.
- Stigmatisation et tabous sociaux : Dans certaines sociétés et cultures, les menstruations sont entourées de stigmates et de tabous, ce qui peut rendre l’expérience des menstruations stressante et embarrassante.
- Accès à des produits d’hygiène menstruelle : Dans certaines régions, l’accès à des produits d’hygiène menstruelle abordables et de qualité peut être limité, rendant la gestion des menstruations plus difficile.
Il est important de noter que toutes les femmes n’éprouvent pas ces difficultés. Cependant, pour celles qui le font, il est essentiel d’avoir accès à un soutien médical et psychosocial approprié. De plus en plus d’efforts sont faits pour briser les tabous entourant les menstruations, pour améliorer l’accès aux produits d’hygiène menstruelle et pour reconnaître et traiter efficacement les troubles menstruels.
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