Un nouveau médicament viendra allonger la liste des remèdes retirés de la vente, le Cytotec initialement prescrit pour l’ulcère de l’estomac a été détourné de son usage premier. En effet, aujourd’hui, il est largement utilisé en obstétrique comme déclencheur artificiel des accouchements à terme ou encore pour des IVG médicamenteuses. Le surdosage pourrait entraîner des contractions trop fortes pouvant déboucher sur une rupture utérine cardiaque fœtal. L’agence nationale française de sécurité du médicament alertait déjà sur des problèmes éventuels liés.
Du sirop contre la toux pour accentuer l’ivresse, de la codéine pour ressentir des effets euphoriques, l’usage premier des médicaments est très souvent détourné
Un exemple très connu, le Baclofène, un décontractant musculaire prescrit dans le traitement de pathologies comme la sclérose en plaques ou des lésions de la moelle épinière. Depuis quelques années, il est donné aux patients souffrant d’alcoolisme avéré. L’agence du médicament a distribué son feu vert en mars 2014 afin d’autoriser le Baclofène dans le cadre du sevrage des personnes dépendantes à l’alcool. Lorsque les médicaments disposent d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) délivré par l’ANSM, ces prescriptions s’inscrivent alors dans un cadre légal. Les médecins doivent tout de même informer leurs patients sur les risques éventuels encourus ainsi que sur des alternatives existantes. Le Médiator prescrit contre le diabète a été détourné de son usage, il fut utiliser comme coupe faim, il a été au centre d’un véritable scandale sanitaire.
Les effets secondaires peuvent être très graves
Le Cytotec sur le marché depuis 1987 pour le traitement des ulcères de l’estomac a été prescrit pour déclencher des accouchements sans autorisation. Ce médicament est administré par voie vaginale en obstétrique. Le principal actif le Misoprostol agit en accélérant les contractions mais en cas de surdosage cela peut les amplifier, provoquer alors des hémorragies, une mauvaise oxygénation du fœtus avec des anomalies du rythme cardiaque. Le gros avantage de ce médicament, c’est le coût bien moins onéreux que les autres moyens prescrits pour le déclenchement des accouchements artificiels. Le laboratoire a qui appartient ce médicament a donc décidé au vu de la situation préoccupante de le retirer du marché dès le mois de mars 2018. Utiliser un médicament à d’autres fins que celles initialement prévues, c’est un peu jouer à l’apprenti sorcier.
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