Après s’être développé et installé dans une vaste zone intertropicale avec fulgurance (Amérique latine et ensuite archipel des Antilles), le virus Zika, qui a pour vecteur de transmission exclusif le moustique tigre (de la famille des Aedes tout comme pour la dengue et le chikungunya), dont la piqure indolore est contaminatrice, s’exporte dans des terres soumises à un climat plus tempéré et vient de franchir le seuil du continent européen qui était jusque-là un sanctuaire que l’on croyait inviolable. La crainte d’une épidémie mondiale n’est plus de l’ordre fictionnel. Trois pays européens sont en effet impactés avec certains de leurs ressortissants qui ont contracté le virus Zika alors qu’ils séjournaient en Amérique du Sud. Il s’agit de l’Espagne, de la Grande-Bretagne et de la Suisse avec neuf cas diagnostiqués. Les Français sont pour l’instant épargnés mais pour combien de temps ? En effet, le moustique tigre, si l’on se fie à la carte des signalisations le concernant dans l’Hexagone en 2015, séjourne déjà d’une manière permanente, surtout dans les anciennes régions que sont la PACA et le Languedoc-Roussillon.
Un recensement pays par pays et un bref rappel des effets du virus Zika
Le nombre de cas est de 2 en Espagne (plus précisément en Catalogne) d’après le quotidien El Pais : les personnes sujettes au virus seraient désormais hors de danger. Ce dernier qui s’apparente à un état grippal sévère (céphalées, fièvre, courbatures) ne présente pas de caractère à connotation morbide mais est extrêmement dangereux sur un point qu’il convient absolument de ne pas négliger : il peut nuire aux femmes enceintes sachant qu’il est responsable de malformations congénitales avérées sur leur fœtus (on peut évoquer la microcéphalie notamment). En Grande-Bretagne, 3 personnes sont revenues avec dans leurs bagages un souvenir infectieux dont elles se seraient le plus largement passées, en parlant du virus Zika, bien entendu, rapporte la BBC relayant les informations officielles du ministère de la Santé. Enfin, la Suisse a 4 cas attestés formellement selon la Radio télévision suisse : les autorités sanitaires sont rassurantes en soulignant, comme précisé plus haut, que le virus même avec nul vaccin existant pour l’instant s’efface de lui-même. En ce qui concerne la France, le virus Zika sévit particulièrement en Guyane et dans les Antilles Françaises : à quand le tour au territoire métropolitain ? La menace est à nos portes et rentrera à sa guise.
Mesures de précaution à adopter face à une menace qui nous échappe
Comme les Etats-Unis qui avaient ouvert la voie salubre et salutaire, la Suisse, par exemple, a fortement déconseillé aux femmes enceintes de se rendre en Amérique latine, foyer originel du boom de personnes frappées en premier et encore par le virus Zika. C’est le Brésil qui serait le foyer infectieux aux origines du scénario épidémique cauchemardesque qui aurait commencé lors de la Coupe du Monde dont il était le pays-hôte en 2014. Rapidement ses voisins ont été touchés puis l’Amérique centrale et enfin le vaste archipel des Antilles. Le problème qui se pose également pour jauger au plus juste la contamination réelle est que le virus emprunte discrètement pour ne pas dire sournoisement un caractère asymptomatique qui explique en grande partie pourquoi le recensement des individus touchés réellement est le plus généralement sous-évalué : serait-ce le cas aussi en Europe ? Si l’ensemble des instances de santé publique des trois nations européennes atteintes jouent la carte de l’apaisement en se montrant rassurantes au possible, il convient cependant de ne pas baisser la garde. Nos frontières immunitaires nous protègent efficacement et sont moins poreuses que celles géographiques dont le virus Zika n’a que faire en les franchissant une par une.
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