Jennyfer : la marque de prêt-à-porter mise en liquidation judiciaire
La marque emblématique française Jennyfer, connue pour son prêt-à-porter destiné aux adolescentes, vient d’annoncer sa demande de mise en liquidation judiciaire ce mercredi 30 avril 2025, malgré sa sortie récente d’une période de redressement judiciaire.
Le contexte économique qui a précipité la chute
Je constate que plusieurs facteurs économiques ont contribué à cette situation dramatique pour l’enseigne. Selon les informations communiquées par la direction, « l’explosion des coûts, la baisse du pouvoir d’achat, les mutations du marché textile et une concurrence internationale toujours plus agressive ont rendu son modèle économique intenable ».
Voici un tableau récapitulatif des principaux défis ayant affecté l’entreprise :
| Facteur | Impact sur Jennyfer |
|---|---|
| Explosion des coûts | Augmentation des charges opérationnelles |
| Baisse du pouvoir d’achat | Diminution des ventes et du panier moyen |
| Mutations du marché textile | Difficultés d’adaptation aux nouvelles tendances |
| Concurrence internationale | Pression sur les prix et les marges |
Ce qui me frappe particulièrement dans cette affaire, c’est que Jennyfer rejoint malheureusement une longue liste d’enseignes françaises de mode ayant connu des difficultés similaires ces dernières années, comme Camaïeu, Pimkie, Kookaï ou encore San Marina.
L’histoire récente de l’entreprise
L’enseigne fondée en 1985 avait pourtant tenté de se réinventer. Je me souviens encore de son changement de nom en « Don’t call me Jennyfer » en 2019, puis de son retour à l’appellation originale « Jennyfer » en 2024. Ces changements identitaires témoignent des tentatives de repositionnement de la marque face aux mutations du secteur.
En juin 2024, l’entreprise avait été reprise par deux de ses cadres, Yann Pasco et Jean-Charles Gaume, avec le soutien de leur fournisseur chinois Shanghai Pure Fashion Garments Co Ltd, après avoir été placée en redressement judiciaire à l’été 2023. Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) avait alors conduit à la suppression de 75 postes, sans toutefois entraîner de fermetures de magasins.
L’impact social et les réactions syndicales
La nouvelle de cette liquidation judiciaire a été un véritable choc pour les quelque 999 salariés de l’entreprise. Un exemple concret : à Cherbourg, les quatre employés du magasin situé au centre commercial des Éléis ont appris brutalement la nouvelle ce mercredi matin.
La CGT Services a vivement réagi dans un communiqué, dénonçant :
- Une « annonce violente et brutale » plongeant les salariés dans la précarité
- Un manque de vigilance de l’État suite aux plans sociaux successifs
- La complicité présumée de l’État dans la suppression des emplois
La situation actuelle et les perspectives
Au moment de l’annonce, la direction a indiqué aux représentants du personnel que :
- La société avait été mise en cessation de paiements
- Un jugement concernant la liquidation devait être rendu ce 30 avril
- Une prolongation de l’activité durant quatre semaines avait été demandée au tribunal de commerce
Les chances de reprise semblent malheureusement très faibles selon les syndicats, même si quelques magasins pourraient potentiellement être acquis par d’autres acteurs du secteur.
Le bilan économique de Jennyfer
À la mi-2024, le groupe Jennyfer représentait :
- 220 magasins en France
- 80 magasins à l’international
- Un chiffre d’affaires annuel d’environ 250 millions d’euros
- 15% de part de marché sur les 10-14 ans
La stratégie récente visait à « préserver l’ADN de Jennyfer » tout en élargissant sa cible de clientèle vers les 15-19 ans et les 20-24 ans, comme l’avait déclaré Yann Pasco en avril 2024.
Les tendances plus larges du secteur du prêt-à-porter
Cette liquidation s’inscrit dans un contexte plus général de crise du secteur du prêt-à-porter en France. Depuis la pandémie de COVID-19, de nombreuses marques emblématiques ont connu des difficultés majeures.
Les principales causes de cette crise sectorielle :
- La concurrence accrue des plateformes de vente en ligne
- L’émergence de la fast fashion à bas prix
- Les changements dans les habitudes de consommation
- Les difficultés économiques post-pandémie
- L’inflation et la baisse du pouvoir d’achat
Je constate qu’à l’heure où les consommateurs privilégient de plus en plus les achats en ligne et les marques proposant des renouvellements constants à prix attractifs, les enseignes traditionnelles de prêt-à-porter français peinent à s’adapter.
Les boutiques de textiles physiques en danger
La mise en liquidation judiciaire de la marque de prêt-à-porter Jennyfer illustre parfaitement les défis considérables auxquels fait face le secteur textile français. Entre concurrence internationale féroce et modèle économique fragilisé, l’enseigne n’a pas réussi à surmonter les obstacles malgré ses tentatives de repositionnement et sa récente reprise. Cette disparition annoncée soulève de nombreuses questions sur l’avenir du prêt-à-porter français et sur le sort des centaines d’employés concernés par cette liquidation judiciaire.



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