Les attentats frappent le monde entier, de nombreuses personnes en subissent les conséquences, ils vivent avec leur traumatisme à tel point que même sortir dehors, aller travailler devient une épreuve insurmontable. Les événements laissent des traces émotionnelles très importantes dans le cerveau. Ils hantent la mémoire de toutes ces victimes, les cauchemars deviennent récurrents. Que faire pour retrouver sa vie, ses occupations ? Généralement, le traitement proposé concerne des antidépresseurs mais est-ce vraiment efficace à long terme ?
Lorsqu’un événement a été traumatisant, le choc ressenti est très puissant, les images obsédantes reviennent spontanément en boucle
Le but des thérapies utilisées, c’est de réconforter la victime, lui donner de nouveau le goût de vivre, chasser sa peur. L’objectif n’est pas de leur faire oublier leur traumatisme mais plutôt de les aider à l’affronter pour recommencer à vivre. Renouer avec sa vie d’avant, c’est bien souvent une épreuve pour les victimes, certaines ni arrivent pas, elles ont peur de sortir, de prendre le métro, d’affronter la foule, le seul fait de croiser quelqu’un les plonge dans un mal être difficilement supportable. Une pilule pour effacer les mauvais souvenirs, c’est presque irréel. C’est pourtant la promesse que propose ce psychologue canadien, Alain Brunet. Mercredi soir dans Envoyé Spécial, on a pu découvrir ce traitement, dont les résultats semblent très encourageants pour les victimes.
Catastrophes naturelles, agression, accident, attentat, la vie parfois nous joue de vilains tours
Comment ce chercheur canadien a-t-il mis au point ce traitement prometteur ? Il y a 25 ans, alors qu’il était étudiant, il a été confronté à l’horreur, un homme a tué plus de 14 femmes, en a blessé 14 autres au nom de la haine du féminisme, les faits se sont déroulés dans une université, tout le Québec a été touché par ce drame. Il a alors pris conscience qu’il fallait faire quelque chose pour aider les victimes. Plus tard, il a testé un médicament le Propranolol, prescrit contre les migraines, malgré quelques réticences de la part d’un comité québécois jugeant le procédé allant contre l’éthique, le chercheur a pu convaincre la communauté scientifique de l’intérêt de ce traitement. Ce bêtabloquant parvient à enrayer le stress post-traumatique chez les victimes, cette prise est accompagnée de six séances en psychologie. Les souvenirs deviennent moins effrayants, moins intenses, le poids s’allège, la vie petit à petit redevient ce qu’elle était avant le drame.
0 commentaires