Halte aux préjugés ! Depuis presque toujours nous sommes convaincus que les hommes sont les cibles favorites pour ne pas dire exclusives des maladies cardiovasculaires. Il convient de se raviser car les femmes, de surcroît très jeunes, y sont elles aussi de plus en plus exposées. La Fédération Française de cardiologie a choisi la réalisatrice Maïwenn (Polisse, Mon roi) pour se livrer à l’exercice périlleux de l’orchestration d’un clip coup de poing par sa durée (50 secondes) et son dénouement pour le moins inattendu. L’objectif de « Préjugés » est de tirer la sonnette d’alarme sur la hausse à freiner du nombre d’infarctus chez les femmes de moins de 50 ans qui n’a jamais connu une telle progression. Le clip est déjà un anti-cliché en soi comme en témoigne son pitch : un homme au seuil des soixante ans, qui est en surpoids et en sueur, s’amuse sur une piste de danse avec une jeune femme. Devinez lequel des deux s »écroule brusquement : vous auriez misé, comme tout le monde; sur l’homme mais l’infarctus frappe, comme la foudre, la demoiselle.
https://youtu.be/8gZt0qRurXU
Les femmes et les hommes à égalité devant le risque d’infarctus du myocarde
« On croit à tort que les maladies cardio-vasculaires sont une spécificité masculine », explique, voulant troubler pour leur bien l’insouciance des femmes face à ces dernières, le Professeur Claire Mounier-Vehier, Présidente de la Fédération Française de Cardiologie, dans un communiqué. Pour continuer à balayer les idées reçues, cette surexposition face au risque cardiaque, qui gagne encore et encore plus de terrain, est la première cause de mortalité chez les femmes en France (plus que le cancer du sein à ma grande surprise), et la mort emporte hélas aussi les jeunes femmes précocement. « Les infarctus chez les femmes de moins de 50 ans ont triplé ces 15 dernières années » à la lecture du communiqué qui impute cette progression chez elles à « l’évolution de leur mode de vie depuis 30 ans : en vivant au même rythme que les hommes, elles ont adopté les mêmes mauvaises habitudes : tabac, mauvaise alimentation, stress, manque d’exercice physique. » Parmi les 65 000 infarctus du myocarde constatés chaque année en France, un quart terrasse une femme. Dans 27 % des cas, elles ont moins de 60 ans. Selon l’Institut national de veille sanitaire (InVS), si le nombre de personnes hospitalisées avec pour cause grave un infarctus a baissé de 8 % chez les hommes en 5 ans, il a bondi de 17 % chez les femmes.
Des maladies cardio-vasculaires en nombre dont il est difficile de se défaire
Tout d’abord, peu accoutumées à pressentir les signes avant-coureurs d’un accident cardiaque, les femmes appellent les services d’urgence pour leur porter secours dans un délai plus long en moyenne (une heure) que les hommes. Selon le rédaction de Allodocteurs.fr, pour avoir épousé les mauvais usages de la gente masculine, les femmes (il n’y a pas de critère d’âge) sont maintenant exposées à l’infarctus (obstruction au niveau des artères nourrissant le cœur), au risque de faire un AVC (Accident Vasculaire Cérébral) si le même schéma qu’au niveau du cœur se produit au niveau des artères propres au cerveau. Les vaisseaux peuvent aussi se dilater, se rompre, provoquer une hémorragie et c’est alors le rupture d’anévrisme. Une femme qui souffre d’une maladie cardiovasculaire aura des symptômes identiques à ceux d’un homme avec une prédisposition favorisée par des facteurs de risques se cumulant : l’association du tabagisme à l’usage de la pilule contraceptive est une véritable bombe à retardement. Conséquence grave d’un accouchement, une femme peut également développer une insuffisance cardiaque. C’est ce que l’on appelle une insuffisance post-partum. Le spot est moteur et porteur d’un message fort les incitant à « prendre soin de leur cœur et de leurs artères, avec une attention toute particulière aux trois périodes de leur vie hormonale : contraception, grossesse et ménopause. » Maïwenn décoche un uppercut filmique pour une prise de conscience frappante.
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