Nombreux sont ceux qui les redoutent avec anticipation, en connaissance de cause ou encore en en payant le prix fort sur le long cours. Les troubles de l’érection sont en effet une préoccupation majeure de beaucoup de nos concitoyens masculins y étant confrontés à des degrés divers. Les études les plus souvent scientifiques mais aussi insolites affluent sur ce sujet très en vogue pour les hommes au creux de la vague au moment des ébats. C’est le cancer de la prostate (qui est le plus répandu en France) que nous allons évoquer dans cet article. Il engendre des pannes sexuelles à la chaîne (dues aux symptômes imposés par la maladie mais également aux traitements curatifs censés les résorber) pouvant même conduire à une déconvenue irréversible au lit (si la prostatectomie totale ne peut être évitée). Pour beaucoup de patients en rémission ou guéris, l’idée émergente d’une greffe de cellules souches fait son chemin avec pour siège d’une telle opération chirurgicale l’intérieur du pénis. Expérimentée avec succès tout récemment en France, cette intervention permettrait, de façon révolutionnaire, à des malades victimes d’un cancer de la prostate d’échapper à l’une de ses séquelles les plus notoires à savoir une dysfonction érectile à la sévérité qui est propre au cas par cas.
Une étude française sur la greffe de cellules souches dans le pénis de 12 anciens cancéreux de la prostate
L’ étude qui mérite un immense cocorico a porté sur 12 patients triés sur le volet : ils devaient être atteints de troubles sévères de l’érection et ayant essayé tous les traitements possibles pour booster cette dernière mais sans le succès espéré en vain. Ce chiffre de 12 individus masculins peut paraître petit mais il s’agissait des premiers essais sur l’être humain. Leurs aléas érectiles étaient jugés irréversibles consécutivement ce cancer poisseux de la prostate les condamnant à priori à une sexualité définitivement en berne. L’idée d’une greffe de cellules souches dans le pénis, qui est d’ailleurs passée rapidement du concept théorique à l’essai révélateur de l’opération menée avec succès, a eu des effets incroyables qui se sont révélés des plus bénéfiques sur la qualité finalement améliorable de leurs rapports sexuels. Tels sont les premiers résultats de bon augure, pour une application à plus grande échelle à venir de ce type d’opération chirurgicale totalement novatrice, selon l’Inserm. L’étude, sous la bonne conduite du Professeur René Yiou du service d’urologie de l’hôpital universitaire Henri-Mondor (Créteil), sera publiée bientôt dans la revue European Urology. Une telle greffe a été rendue possible de la sorte : les chercheurs ont au préalable procédé à l’extraction des cellules souches au niveau de l’os de la hanche. Ces dernières ont ensuite été injectées dans les corps caverneux du pénis. Un délai de 6 mois pour vérifier la fiabilité de ces greffes jusque-là inédites à l’intérieur de l’appareil génital masculin a été jugé nécessaire et les résultats complétés par des questionnaires appropriés aux cobayes heureux.
Une étude à l’envergure destinée à grandir avec des cellules souches aux sources d’une jouvence érectile
Les questionnaires ont permis de mesurer avec le plus de justesse possible le degré global d’immense satisfaction des patients qui font figure de pionniers ayant le premier atteint l’Eldorado. En ce qui concerne les principaux scores sexuels, on note un gain moyen du score évaluant la fonction érectile (17,4/30 contre 7,3/30 avant la greffe) sur une échelle allant de 0 à 30 (la maximale). Au moins deux patients (20% du panel opéré et étudié) ont dépeint une résurgence d’érections « normales » identiques à celles obtenues avant la prostatectomie leur ayant ôté toute virilité à leurs yeux. Une augmentation moyenne de 1 cm de la longueur du pénis a été constatée. Le ressenti personnel propre à chaque personne en termes d’épanouissement sexuel est loin d’être minime (un plaisir recouvré de 6,8/10 contre 3,9/10 avant la greffe ; un orgasme ayant grimpé en flèche : 6,3/10 contre 3,5/10 avant la greffe ; la rigidité recouvré du pénis lors des rapports : 2,6/10 contre 1,3/10 avant la greffe). Ces excellents résultats se sont de plus inscrits dans la durée largement au-delà du premier semestre ayant ponctué le questionnaire approprié. Les chercheurs jouent cependant la carte de la modestie : « Le faible nombre de patients inclus dans l’étude et l’absence de groupe contrôle incitent à la prudence quant à la démonstration avec certitude de l’efficacité de cette nouvelle stratégie thérapeutique ». Pour le Professeur Yiou, l’espoir mérite d’être immense : « cette thérapie cellulaire pourrait s’élargir à d’autres formes de troubles de l’érection, moins sévères ou secondaires, à un diabète ou à d’autres maladies vasculaires. »
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