Très en vogue au 19ème siècle, avec des victimes illustres (elle peut en effet s’avérer mortelle si elle est mal ou pas traitée), la syphilis a pu sévir presque sans aucun souci jusqu’au début des années 1940, avec enfin l’utilisation des antibiotiques, notamment la pénicilline tout juste découverte. En France, la syphilis était une maladie qui figurait sur la liste nécessitant une déclaration obligatoire jusqu’en juillet 2000, date à laquelle elle en a été retirée, du fait de sa quasi-disparition. Mais il est inutile d’opter plus longtemps pour la politique de l’autruche devant le retour de cette IST (infection sexuellement transmissible) que l’on croyait aux oubliettes ou même complètement enterrée : la syphilis est en effet indéniablement réémergente en France et ce depuis 15 ans déjà. Ce come-back ravageur n’a pas échappé aux autorités de santé publique, qui doivent faire face à une recrudescence remarquée de la syphilis, depuis sa réapparition sur le territoire métropolitain, qui remonte maintenant à 1999, avec une moyenne de 400 à 500 nouveaux cas par an, selon Le Parisien, mais dont les chiffres seraient appelés à augmenter à l’avenir : le pessimisme est de mise et l’inquiétude est de rigueur. Pour rappel, entre 2000 et 2009, le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) a recensé plus de 4 000 de cas de syphilis précoce sur notre territoire. Le dépistage est primordial. Les pratiques sexuelles à risques sont la cause majeure (la bactérie ne peut subsister à l’air libre) d’une syphilis batifoleuse et en pleine forme ! Nous avons une seule parade pour l’esquiver : le préservatif car il n’existe nul traitement préventif et nul vaccin anti-viral !
Le retour des pratiques sexuelles à risques a fortement contribué au retour de la syphilis en France
C’est l’insouciance des jeunes qui délaissent de plus en plus l’usage du préservatif qui en serait la cause principale. Les homosexuels sont les plus concernés. Selon le site médical dermato-info.fr, « la syphilis touche actuellement les homosexuels masculins (environ 80% des cas de syphilis, dont près de 50% de séropositifs pour le VIH), mais il existe une légère tendance à une augmentation chez les hétérosexuels, en particulier les femmes ». Les autorités sanitaires n’ont pas déposé les armes aux pieds de ce nouvel ou plutôt vieil ennemi. Ainsi, depuis le 1er janvier 2016, des centres de dépistage public ont vu le jour dans chaque département : il s’agit des Ceggid qui constituent un maillage préventif dont il convient de patienter encore un peu pour en mesurer la pleine efficacité. On note une curiosité géographique, concernant la cartographie infectieuse de la syphilis en 2015, avec un département très peu peuplé d’une part (242 000 habitants) et -surprise de surcroît- d’autre part essentiellement rural, qui occupe une effroyable et triste première place : il s’agit de la Corrèze avec environ 40 personnes infectées l’an passé, véritable flambée épidémique sur le coup, contre une ou deux à l’accoutumée sur une période équivalente. Hospitalisés à la préfecture de Brive-La-Gaillarde, les patients ont reçu les soins nécessaires et nul décès n’est à déplorer. Le Gard n’a pas été également épargné de son côté, avec une alerte émise par les CDAG (Centres de dépistages anonyme et gratuit) de ce département avec un nombre de cas multipliés par trois en mai 2015 par rapport aux mois précédents de l’année écoulée. Notons qu’il y a aussi des cas isolés qu’il est difficile de recenser comme il se doit car le diagnostic (examen clinique) n’est parfois pas suffisant (une prise de sang s’impose) pour confirmation ou non de la contraction de la syphilis.
Syphilis : définition, symptômes, traitements, de quoi s’agit-il ? Par quels moyens en venir à bout ?
La syphilis est due à une infection bactérienne qui se transmet strictement pat voie inter-humaine : ce sont les rapports sexuels non protégés qui en sont le vecteur majeur (possibilité rare de transmission par voie sanguine ou au cours de la grossesse). Le germe responsable de la syphilis est la bactérie suivante : le tréponème mâle (Treponema pallidum) faisant partie de la famille des spirochètes. Le préservatif est le moyen le plus élémentaire et devrait être un quasi-réflexe pour s’en prémunir. Les signes possibles laissant présager une contraction de la syphilis les plus récurrents sont les suivants : chancre (petite plaie indolore), boutons ou petites plaques rouges sans démangeaisons sur la peau et les muqueuses. L’apparition des signes a lieu 2 à 4 semaines après la contamination. Le diagnostic est établi par le double biais suivant : un examen médical et une prise de sang. Des complications graves sont hélas à ne pas sous-estimer si cette IST est non ou mal traitée : atteinte du cerveau, des nerfs, du cœur, des artères et des yeux, jusqu’à un impact négatif sur le nouveau-né si la mère est infectée. Le traitement, puisque aucun vaccin n’est disponible à ce jour, s’effectue par antibiotiques (piqure ou comprimés). Couac majeur : l’antibiotique préférentiel, selon l’InVS, à savoir l’Extencilline, n’est plus commercialisé par Sanofi, quelque soit votre pharmacie, ce qui peut surprendre, depuis 2014 : le passage par l’hôpital est une étape obligatoire pour être soigné avec un autre antibiotique (le Sigmacillina). La syphilis emprunte une échelle graduelle en fonction de son stade de développement au sein de la personne qui en est porteuse : si elle est primaire et secondaire, elle se traite facilement avec une injection antibiotique. Mais la maladie peut hélas atteindre des stades plus avancés : tertiaire et latent. Le pronostic vital devient dès lors engagé.
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