Les personnes qui purgent une peine carcérale en hôpital psychiatrique ne bénéficieraient pas d’une prise en charge adéquate à leurs troubles. Un rapport de l’ONG Human Rights Watch met en évidence toutes les mauvaises conditions de détention des personnes atteintes de maladies mentales.
En prison, le risque de suicides est 7 fois plus important
Une étude préalable publiée en 2004 avait déjà démontré que plus de 8% des hommes et 15% des femmes souffraient de Schizophrénie. Dans les prisons françaises, plus d’un tiers des détenus seraient atteints de troubles psychiatriques. Selon le rapport, il y aurait une grande disparité dans les traitements de ces maladies mentales dans les 188 prisons existantes en France, certaines ont peu de moyens et le manque de professionnels de santé entraîne un réel dysfonctionnement de la prise en charge de ces détenus malades. Pour mieux comprendre la situation carcérale, l’ONG a rencontré une cinquantaine de détenus, du personnel exerçant en prison et des médecins, infirmiers dans plus de huit prisons. Les résultats sont très loin de la conformité, les chiffres montreraient que les détenus seraient plus enclins au suicide soit sept fois plus que la population française. En 2015, plus de 113 suicides auraient été recensés.
Des soins très limités apportés aux détenus
Les médecins et autres psychiatres manquent dans les prisons, la seule alternative pour les détenus, ce sont les médicaments. Lorsque leur santé se dégrade, ils sont dirigés vers des établissements spécialisés ou vers des lieux d’isolement où les détenus sont attachés. La condition des femmes détenues est également préoccupante, leurs déplacements sont très limités afin d’éviter le contact avec les hommes, le rapport démontre que sur 26 services psychologiques régionaux seulement disposeraient de lits destinés aux femmes.
En 2014, la France a essayé par une nouvelle loi d’améliorer la situation
En instaurant la suppression d’une peine de prison si l’état du détenu n’était pas compatible avec la détention, mais comme le souligne le rapport, trouver des structures adaptées pour les détenus reconnus atteints de troubles mentaux n’est pas chose aisée. L’ONG rappelle le rôle du gouvernement envers les personnes incarcérées, leur apporter des conditions décentes en prison, des soins compatibles avec leur pathologie et lutter contre le manque de médecins en milieu carcéral. Mais les détenus ne sont pas les seuls à souffrir, le personnel pénitentiaire est aussi en difficulté, violences, stress, insécurité, manque de reconnaissance, un malaise certain dans les prisons françaises.
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