On estime que l’année dernière jusqu’à 50% de la production alimentaire mondiale, a été perdue ou jetée, selon la Food and Agriculture Organization (FAO), relevant de l’autorité de l’ONU, chargée de veiller, avec précaution, au grain. La France, touchée fortement par le gaspillage alimentaire, est loin d’être un modèle vertueux, et nous gagnerions tous à nous responsabiliser. Du producteur jusqu’au consommateur, tous les maillons de l’agroalimentaire, dédié à notre nutrition, devraient revoir leurs copies et en rendre une toute neuve. Des solutions ad hoc existent. Ainsi, l’innovation du moment nous vient d’Allemagne, étant encore plus que la France, un « gros », pour ne pas dire « énorme » gaspilleur alimentaire (4 à 5 fois plus que nous, ce qui n’est pas rien !). Une idée, a ainsi germé, totalement inédite, et vu le jour chez nos voisins d’outre-Rhin, avec un outil high-tech, très bien développé, au côté quelque peu ludique, mais surtout fiable et utile, avec l’emploi de diodes, ou puces électroniques, dans l’échéance la plus brève qui soit. Ces dernières changent ainsi de couleur, avec une graduation appropriée, et doivent être apposées sur les emballages, sur lesquels elles se révèlent, moins figées que les étiquettes, avec une adaptabilité géniale. Elles procurent en effet une instantanéité collant au plus près à la fraîcheur d’un produit, pour savoir s’il est propre à être comestible, le plus souvent au-delà d’une date, que celle nous incitant à le jeter trop précocement, telle que diligentée par un étiquetage classique. Ce dernier se révélant propice au gaspillage alimentaire est à remplacer très vite.
Des diodes de couleur, puces intelligentes en éveil permanent, pour mieux aiguiller les consommateurs parfois perdus dans la jungle des étiquettes
Ces diodes, qui sont de véritables puces intelligentes, sont sur le point de solder la fin de l’étiquetage, en Allemagne, où elles seront étrennées pour la première fois dans le monde. L’Allemagne a en effet le dos au mur, mais a compris le caractère impératif de l’enjeu majeur, auquel elle se doit faire face : 90 millions de tonnes de déchets alimentaires ont été répertoriés en 2015, et il pourrait y en avoir 126 millions en 2020. Nous vous avions parlé plus haut d’un code couleur, qui est, on ne peut plus clair, ainsi que compréhensible, de par son échelle en quatre temps, et un choix de coloris à l’impact visuel aisément assimilable par tous et par toutes : du vert pour indiquer que le produit est consommable, du jaune si les propriétés sont altérées, du orange si le produit est légèrement dégradé mais encore consommable et enfin du rouge si l’aliment présente un risque pour la santé. Exit donc les traditionnelles étiquettes, ne reflétant pas forcément l’état réel d’un produit, avec un double étiquetage (« à consommer jusqu’au » et « à consommer de préférence avant ») qui prête encore énormément à bien des confusions, pour l’individu lambda, qui n’en a pas saisi toute la nuance, et jette, involontairement, des produits, ne rimant nullement avec intoxication. Il en va ainsi de produits lactés, comme les yaourts, pouvant être consommés, même quelques jours après la date limite.
La France invite également le gaspillage à sa table : cette idée allemande comme tant d’autres doivent nous sortir de nos habitudes désastreuses
En France, en date de 2015, chacun de nous se délestait chaque année de 20 à 30 kilos de nourriture, avec même 140 kilos par habitant pour l’ensemble de l’industrie alimentaire. Ce qui représente au total entre 12 et 20 milliards d’euros gaspillés ! Et une gabegie, avec une répercussion frustrante, mais qui fera peut-être réagir davantage, dans le porte monnaie, véritable passoire pour le coup (et osons-le dire : le coût), de tout citoyen, s’élevant à une hauteur estimée de 400 euros annuels : de quoi s’offrir aisément un séjour au soleil ! La France restera-t-elle inerte face à ce véritable état d’urgence, qui est d’ordre alimentaire ? La réponse, heureuse à entendre, est non, et des pistes sont déjà exploitées ou alors encore à l’étude. Par exemple, sur le site de la DGCCRF, la distinction est limpide entre le DLC ou « date limite de consommation » qui « indique une limite impérative » et la DDM ou « date de durabilité minimale », quand la denrée perd en qualité, mais sans « pour autant constituer un danger pour celui qui la consomme ». Une question se pose également pour conclure : le concept allemand séduisant s’exportera-t-il ? Si oui, dans quelle durée estimée réaliste ? Au sein de quelles nations y adhérant favorablement ? Nous pensons aux membres de l’Union européenne. Les pays pauvres ne connaissent pas le gaspillage est sont sous le spectre de la famine : nous devrions avoir honte !
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