Notre cerveau est placé sous une protection, qui le rend imperméable, grâce à deux éléments qui lui sont intrinsèques : la boîte crânienne d’une part, mais aussi la barrière hémato-encéphalique (BHE). Cette dernière régule le sang au niveau du cerveau. La barrière hémato-encéphalique assure aussi un rôle de protection du système nerveux central contre des agents pathogènes, des toxines et certaines hormones présentes dans le sang. Seuls les nutriments nécessaires au fonctionnement cérébral sont autorisés à passer la barrière hémato-encéphalique.
Celle-ci a cependant un énorme désavantage, à savoir qu’elle bloque parfois des traitements médicamenteux, notamment ceux permettant de faire front aux tumeurs et maladies du cerveau. Une équipe de chercheurs français de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (Paris) a mis au point une puce novatrice qui permet de faire pénétrer les médicaments dans le cerveau. Les ultrasons y jouent un rôle clé pour influer sur les cellules afin de combattre des pathologies typiquement cérébrales (des tumeurs très sévères à la maladie d’Alzheimer). Des essais cliniques, dont une première vague, sont parus dans la revue Science Translational Medicine.
Le SonoCloud est un implant high-tech sans précédent : 2 minutes d’ultrasons indolores pour une levée de 6 heures de la BHE réputée infaillible
Démarré en 2014, cet essai clinique a été réalisé sur une vingtaine de participants atteints de tumeur cérébrale. La technique consiste tout d’abord à insérer une puce dans le crâne du patient. Répondant au nom de SonoCloud, elle délivre, de manière indolore, des ultrasons durant deux petites mais très précieuses minutes, ce qui rend les vaisseaux perméables durant 6 heures ! Les médicaments étant ensuite diffusés dans l’organisme par ce traitement s’ouvriront, avec efficacité et facilité, les cellules cérébrales, pour une chimiothérapie réussie.
L’efficacité de pénétration se révèle multipliée par 5. La BHE, séparant le sang du système nerveux central dont fait partie le cerveau, est moins hermétique. « Cette méthode novatrice offre un espoir dans le traitement des cancers du cerveau, mais également d’autres pathologies cérébrales, comme la maladie d’Alzheimer, pour lesquelles les molécules thérapeutiques existantes peinent à pénétrer dans le cerveau », selon un communiqué, d’après le professeur Alexandre Carpentier, neurochirurgien à la Pitié-Salpêtrière et coordinateur de l’étude.
D’autres études attendues pour valider l’efficacité du SonoCloud tout autant que sa sécurité chez les victimes de pathologies cérébrales
Selon la start-up innovante CarThera, qui est à l’origine de cet implant, SonoCloud pourrait bénéficier à plus de 160 000 patients dans notre monde atteints d’une tumeur cérébrale, et ce avec une fréquence annuelle. Mais une condition préalable passe par un obligatoire essai clinique sur 200 patients à la fois en Europe qu’aux Etats-Unis dans l’objectif évaluer l’efficacité anti-tumorale à plus grande échelle de SonoCloud. Ne comptons pas sur une mise en service de ce bijou high-tech ne dépassant pas les 11,5 millimètres de diamètre dans un délai imminent : le but est de tester, plus que encore que l’efficacité du traitement, sa sécurité pour les patients.
Bonne nouvelle concernant les effets sans dangers de la première phase expérimentale : les chercheurs confirment que les fonctions cérébrales des premiers patients, évaluées par IRM, ont échappé à tout problème émanant de la diffusion des ultrasons. Les scientifiques concluent donc que leur implant est pour l’instant bien parti dans la course au progrès. Une courte vidéo vous permet de découvrir SonoCloud et d’en saisir pléthore de ses fonctionnalités.
https://youtu.be/f3uC5foRFlg
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