Le Lyrica et ses génériques, à base de prégabaline ont été épinglés par l’ANSM, pour « des risques d’abus, de mésusage et de pharmacodépendance ». Ce médicament antiépileptique mais pouvant être prescrit pour d’autres motifs médicaux est donc dans sa ligne de mire et elle n’entend pas baisser la garde mais bel et bien s’attaquer à un phénomène s’amplifiant.
Qu’est que le Lyrica ? Pour quelles raisons est-il prescrit ? Pourquoi l’ANSM s’en inquiète ?
Le Lyrica est un médicament étant à la base un antiépileptique chimiquement apparenté à une substance présente dans le cerveau, l’acide gamma-amino-butyrique (GABA). Il est en premier lieu utilisé chez l’adulte dans le traitement de certaines formes d’épilepsie avec en renfort l’association avec un autre antiépileptique. Sa fenêtre thérapeutique est également ouverte pour gérer au mieux les douleurs neuropathiques, ainsi que juguler des troubles à caractère anxiogène (notamment le sévère « trouble anxieux généralisé »).
L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) vient de tirer cependant la sonnette d’alarme concernant des dysfonctionnements propres à sa prescription et à son utilisation. Les conduites addictives sont la source majeure d’inquiétude de cet organisme référent. Chacun a sa part de responsabilité à assumer (médecin, patient, et pharmacien). Sans céder à la panique l’ANSM en appelle à une vigilance accrue pour rectifier les choses.
C’est surtout la dépendance progressive mais sévère à la prégabaline qui préoccupe l’ANSM
Nous savions déjà que les effets secondaires des médicaments ôtaient la vie à pas moins de 15 000 personnes par an. La problématique soulevée par le Lyrica et ses génériques, à base de prégabaline, n’est donc pas un cas isolé. Mais l’ANSM est échaudée par un triste constat concernant le détournement des prescriptions avec des falsifications d’ordonnance (ce qui est pénalement répréhensible) et l’augmentation de l’utilisation de la prégabaline au coeur d’une population à risque (antécédents d’abus ou personnes traitées par des médicaments substitutifs aux opiacés) chez lesquelles une addiction en remplacerait une autre apte à se développer en terrain favorable.
Le diagnostic d’une dépendance au Lyrica s’installant de façon manifeste repose sur trois piliers : le développement d’une tolérance, une nécessité d’augmenter les doses, un comportement presque compulsif de recherche du médicament. L’ANSM insiste pour que tout patient sous Lyrica consulte vite s’il ressent ces symptômes.
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