Le rhume hivernal (à ne pas confondre avec le rhume allergique) est surtout à incomber aux virus. C’est une affection, souvent liée à un refroidissement, qui touche les voies respiratoires supérieures et en particulier le nez (muqueuses nasales). Des scientifiques allemands des universités de Berne (Suisse) et de Bonn (Allemagne) auraient trouver la source originelle du rhume hivernal : le chameau, mammifère star à deux bosses et pour le moins exotique, serait responsable de l’une des quatre souches principales qui touchent l’homme. Les résultats de cette étonnante découverte ont été publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Le chameau est l’hôte originel d’une des quatre souches virales de notre rhume hivernal
C’est en étudiant le syndrome respiratoire du Moyen-Orient, une maladie due au coronavirus, que les scientifiques ont analysé la santé d’un total de 1 033 camélidés. Il s’avère qu’environ 5,6% d’entre eux, présentaient également d’autres virus, ce qui n’a pas manqué de créer la surprise, car il y figurait une souche très proche des quatre souches qui provoquent le rhume chez l’humain. Les scientifiques ne sont pas des poètes et ont baptisé ce virus, dont nous aurions hérité des chameaux, du nom sibyllin de HcoV-229E. Ce dernier a ensuite été comparé génétiquement avec d’autres, notamment présents chez la chauve-souris, confirmant que l’hôte originel est bien le chameau qui l’aurait ensuite transmit à l’homme. Le virus s’est ensuite, fruit d’une lente évolution, adapté pour se propager d’homme à homme et devenir le rhume auquel nous sommes désormais hélas coutumiers et que nous attrapons sans pour autant embrasser un chameau. Drôle d’histoire de mutation, non ?
Devons-nous nous inquiéter d’une transmission à l’homme du coronavirus ou MERS ?
Toutefois, et là l’on devine le danger bel et bien réel qui pèse sur nous, en plus du rhume, le chameau serait également l’hôte originel du MERS-CoV, le coronavirus qui provoque le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS soit en anglais Middle East Respiratory Syndrome). « Le risque, c’est qu’il se passe la même chose avec le coronavirus : pour l’instant, il ne se transmet que d’animal à humain », spécifient les auteurs de l’étude. « Peut-être devrons-nous un jour faire face à une mutation qui permettrait au virus de se transmettre facilement d’homme à homme », alors qu’il est encore aujourd’hui « pas bien adapté à l’homme, et reste incapable de se répandre à l’échelle mondiale ». L’anticipation anxieuse ne doit pas être de mise mais il est évident que le risque, même minime d’une mutation indésirable, est de l’ordre du possible. Rappelons, pour conclure, que le MERS est le nom d’un variant de coronavirus hautement pathogène et découvert en 2012, avec entre autres manifestations sévères, l’apparition d’un symptôme de pneumonie aiguë.
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