Une technologie électrique intelligente promet de résoudre les risques de pénuries liées aux aléas d’un réseau électrique de plus en plus dépendants des énergies renouvelables.
Cette technologie, dénommée V2G (de l’anglais Vehicle-To-Grid), assurerait l’avenir énergétique de nos foyers, en utilisant les batteries des voitures en stationnement comme une source de stockage lorsque la production d’électricité via les énergies solaires et éoliennes est supérieure à la demande. Ces voitures reverseraient cette énergie sur le réseau lorsque la production des énergies renouvelables chute (moins de vent pour l’éolien, nuit pour le solaire etc).
Si cette technologie voit le jour sur le grand marché, le V2G ferait donc en sorte que le courant électrique circule de manière régulière entre le véhicule et la maison afin de créer un réseau électrique « vert ». De tels flux électriques « bi-directionnels » permettraient une utilisation plus optimale des énergies renouvelables, facilitant ainsi la transition énergétique écologique.
Le projet EFES par exemple montre les avancées possibles dans le domaine du V2G, en étudiant le rôle de la voiture électrique dans la réduction de la consommation d’énergie des bâtiments citadins. Reliées aux bâtiments par les stations d’alimentation, la voiture électrique agit dans ce projet comme source principale d’alimentation électrique. Selon ce projet, due à sa proximité et sa capacité de charge, la voiture sera à l’avenir susceptible d’éviter tout risque de pénurie électrique grâce à une communication virtuelle entre une source électrique, les voitures et les domiciles avoisinants. Dans cette vision, une Virtual Power Plant (Centrale électrique virtuelle) permettrait aux fournisseurs d’électricités de contrôler à distance les besoins du réseau électrique en temps réel, offrant la flexibilité à tout moment de charger les batteries électriques ou au contraire d’alimenter le réseau électrique.
Des villes encore sous équipées pour les voitures électriques
Cette vision d’un parc automobile électrique intelligent est bien loin de la situation actuelle. En effet, bien que le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire estime que le marché des véhicules décarbonés devrait représenter 7,5 milliards d’euros par an en France d’ici à 2020, on ne compte encore qu’environ 20 000 voitures électriques immatriculées dans l’hexagone chaque année. Une proportion infime, comparée aux 32 millions de véhicules particuliers sur les routes en ce moment.
Pour pallier aux problèmes d’autonomie des véhicules électriques, Tesla et d’autres fabricants ont développés des batteries pouvant parcourir jusqu’à 600 km uniquement à l’aide de l’énergie disponible après recharge. Le fabricant sud-coréen Samsung projette de commercialiser dans quatre ans une batterie rechargeable en 20 minutes avec 80 pour cent d’autonomie.
Le projet Smart Mobile Energy se penche justement sur la problématique de comment aider les villes à développer un réseau adapté au V2G dans le temps nécessaire avant que les véhicules électriques ne soient plus nombreux sur nos routes. Pour l’instant, le développement de points de recharge adaptés à cette nouvelle technologie est en attente d’un investissement conséquent de la part des villes.
Les municipalités ne se sont pas pour l’instant assez impliquées dans le développement d’infrastructures favorisant les voitures électriques, et encore moins les voitures électriques V2G.
Les objets intelligents à l’aide de la voiture électrique
Etant donné l’insuffisance du réseau de voitures électriques à l’heure actuelle pour assurer une utilisation du V2G à grande échelle, certains projets cherchent plutôt à développer le potentiel des objets domestiques intelligents.
Ces nouvelles méthodes cherchent à réguler d’avantage la consommation électrique des particuliers et donner aux consommateurs plus de contrôle sur leur consommation quotidienne, réduisant ainsi la demande de stockage faite aux voitures électriques.
Les objets industriels intelligents ont déjà fait leurs preuves en permettant d’alléger la facture énergétique des entreprises, au travers de notamment de l’utilisation de capteurs numériques recueillant une information en continu.
Dans un environnement domestique, les appareils électriques agiraient dans cette vision comme des ‘compteurs intelligents’, composants centraux de nos réseaux électriques capables de recueillir des données précises sur nos habitudes de consommation pour les transmettre ensuite aux fournisseurs d’électricité.
De manière plus générale, l’objectif est de réguler la consommation d’énergie d’un foyer pour la rendre plus efficace et rationnelle. L’intervention des réseaux intelligent dans notre consommation d’énergie permettra également de mesurer, prévoir et réduire les temps de chargement nécessaires. Ainsi, l’énergie sera produite de manière plus efficace en respectant les capacités de stockage des réseaux intelligents.
A terme, la voiture électrique deviendrait donc, aidée par les objets et réseaux intelligents, une part active d’un système énergétique décentralisé et un atout de poids pour les villes dans leur effort d’économie d’énergie.
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