Selon une annonce officielle du ministère de la Santé, en date du vendredi 15 janvier 2016, la Martinique et la Guyane ont été considérées comme au stade précoce mais confirmé d’une épidémie, en ce qui concerne la virulence du virus Zika sévissant sur leur sol, amenée sans doute à prendre des dimensions exponentielles, dont il convient de s’inquiéter et appelant à réagir de façon ad hoc. Petite piqûre de rappel : le virus Zika se transmet par le moustique tigre, de la famille des Aedes, d’homme à homme, comme pour d’autres maladies voisines comme la dengue et le chikungunya. Il n’y a pas le moindre traitement anti-viral qui soit, tel un vaccin, et il faut attendre que la maladie se résorbe d’elle-même ou la combattre avec des antalgiques pour en minimiser les symptômes rappelant fortement un état grippal sévère (fièvre, courbatures et maux de tête). Mêmes rares des complications ne sont pas à exclure chez des femmes enceintes ayant été contaminées par le Zika : nous aurons le loisir de développer ce point plus loin après cette introduction. Notons que des paralysies sont également à recenser mais aucun décès n’est imputable au virus.
Les pays ou régions touchés à des degrés divers par le virus Zika
Une zone intertropicale très vaste regroupant des pays nombreux d’Amérique du Sud et Centrale est contaminée. Si le Brésil est à n’en pas douter le foyer originel et le plus impacté, le Venezuela, le Surinam, le Paraguay ainsi que le Panama, le Mexique, le Honduras, Haïti et le Guatemala sont désormais classés comme étant épidémiques. La Colombie, le Salvador, Porto Rico sont confrontés pour l’instant à une contagion certes présente mais plus minime avec des cas indéniables mais appelant à la plus grande vigilance. Rappelons que la Guyane jouxte le Brésil qui est le pays le plus dangereux au monde en ce qui concerne l’agent pathogène Zika. La Martinique avait été le premier foyer infectieux des Antilles qui seraient sous la menace du virus Zika dans leur ensemble à présent. Ce dernier a fait une première incursion dans ce vaste archipel de la mer des Caraïbes (il s’étend sur 3 500 kilomètres de long de Cuba jusqu’aux rivages du Venezuela pour une population totale de 42 millions d’habitants) avec un premier cas autochtone confirmé à Haïti apprenons-nous hier à savoir le samedi 16 janvier. L’inquiétude sans sombrer dans la psychose est donc de mise. Pour parler des Antilles françaises, elles englobent l’ensemble des îles suivantes et nous verrons plus bas quelles sont celles concernées par le virus Zika à des degrés les plus divers qui soient : Guadeloupe (Grande-Terre, Basse-Terre, Marie-Galante, Les Saintes et La Désirade), Martinique, Saint-Martin, Saint-Barthélémy. 844 000 personnes y vivaient en 2008.
Le dernier bilan actualisé depuis les premiers cas en décembre
La Martinique, dont le premier cas remonte à décembre dernier tout comme pour la Guyane, est la plus durement touchée avec 47 cas confirmés autochtones ayant été infectés par le virus Zika, auxquels il convient d’ajouter 610 cas cliniquement évocateurs. Un cas de Syndrome de Guillain-barré (ce qui constitue une première au niveau de la prise en charge médicale d’un cas issu de complications virales et sous la menace de la paralysie) a été identifié et est hospitalisé en réanimation. En Guyane, 15 cas autochtones d’infections au virus Zika sont confirmés. A Saint-Martin, 1 cas autochtone vient d’être confirmé. En Guadeloupe, 1 cas autochtone a été confirmé ce samedi par son ARS de tutelle. A Saint-Barthélemy, le virus Zika est pour le moment aux abonnés absents : il n’y a donc pas de circulation du virus à signaler. Le virus Zika a comme caractéristique vicieuse, le fait d’être parfois asymptomatique, d’où une suspicion en vigueur avec beaucoup de cas qui sont en cours d’investigation : le stade de contagion réelle n’est donc pas d’une fiabilité chiffrée avec la plus grande exactitude souhaitée qui soit. C’est donc une courbe ascendante fulgurante pour le Zika qui se voit presque offrir une autoroute virale : nous verrons que les autorités sanitaires ne l’entendent pas de cette oreille avec un déploiement de moyens à foison pour endiguer la contagion tout en appelant aussi à un devoir citoyen de précaution individuelle pour s’en prémunir.
Les autorités sanitaires sont sur le qui-vive et le pied de guerre
La Guyane, la Martinique et la Guadeloupe ont chacune un Directeur Général des Agences Régionales de Santé (ARS) qui est l’ordonnateur d’un plan d’action approprié à la situation épidémique sévissant sur sa zone de compétence, en particulier destiné aux populations les plus vulnérables, telles les femmes enceintes : des microcéphalies (une malformation de la boîte crânienne) chez l’enfant peuvent se produire entraînant de graves séquelles neurologiques et de surcroît un développement réduit des capacités cérébrales. L’Etablissement de Préparation et de Réponses aux Urgences Sanitaires est paré à envoyer des renforts en professionnels de santé et en matériels de prise en charge si la situation est appelée à péricliter quelque soit la zone affectée. Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) publiera en tout début semaine prochaine les conduites à tenir en ce qui concerne les populations les plus exposées : on pense encore aux femmes enceintes parfois invitées à ne pas s’aventurer sur place. Des directives seront soumises à l’attention accrue des gynécologues et des sages-femmes. Il est de la responsabilité de chacun se protéger au mieux : les parades sont légion avec le port de vêtements amples, les répulsifs, les insecticides ainsi que les moustiquaires. Sur le plan de l’hygiène collective, on pense surtout à l’élimination des foyers larvaires afin d’éliminer de futurs moustiques tigres au stade inoffensif de leur développement.
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