A en croire l’Agence de la Biomédecine, qui a dévoilé des chiffres porteurs d’espoirs, ce mardi, une hausse du nombre de greffes en 2015 mérite d’être soulignée. Avec précision, nous sommes face à un constat louable de 5 746 greffes effectuées, soit 400 de plus qu’en 2014 (+7%), avec majoritairement des greffes de reins (3 greffes sur 5). Le calendrier du ministère de la Santé a donc été chamboulé avec bonheur car de tels résultats n’étaient pas planifiés avant fin 2016. 54 600 personnes vivent aujourd’hui en France avec un organe greffé aussi appelé greffon. Et elles s’en accommodent très bien puisqu’elles ont une vie quasi-normale.
Un nombre de donneurs qui n’est pas sur la courbe ascendante à l’inverse de la demande qui ne cesse d’augmenter
Si le nombre de donneurs stagne (principalement à cause du refus émanant d’un tiers des familles vis-à-vis du devenir du corps d’un membre défunt à être utilisé pour sauver des vies : hors toute personne morte est un donneur légalement potentiel et ce depuis 1976 sauf inscription sur le registre des refus), les personnes en attente d’une greffe sont de plus en plus demandeuses. Le vieillissement de la population est la cause principale du constat que la liste d’attente pour les transplantations d’organes est longue et ce délai est appelé à s’inscrire encore davantage dans la durée, pour ne pas dire aux yeux de certains patients, de s’éterniser : le nombre de personnes, en attente d’une greffe, a en effet augmenté de façon significative, de plus d’un tiers en dix ans (2006 à 2015). Ainsi ce sont 22 378 personnes qui seraient dans l’attente bienvenue d’une greffe. Résultat funeste que ne manque pas de signaler l’Agence de la Biomédecine : 500 décès, qui auraient pu être évités, sont à déplorer et ceci tous les ans.
L’illustration parlante de la greffe du rein pour mieux cerner tous les enjeux de l’attente d’une transplantation
Le cas de la greffe du rein, organe essentiel jouant un rôle de régulateur et d’éliminateur des toxines, est le plus parlant car il occupe de loin la première place en France, contraignant les personnes (on parle d’insuffisants rénaux chroniques) dans l’attente d’une greffe (on parle de transplantation rénale pour celle du rein), à la nécessité de dialyses, qui les limitent pour avoir une vie normale, du fait du capital temps qu’elles dévorent pour être efficaces et nécessitant un matériel médical handicapant. « Les choses progressent mais il y a encore environ 15 000 patients dans l’attente d’un rein en France avec 3 500 greffes réalisées chaque année, confirme Yvanie Caillé, présidente de l’association Renaloo, association de patients concernés par la dialyse et la greffe de rein. Cet effort doit donc être prolongé pour qu’on parvienne à greffer plus de patients, plus rapidement ». La fréquence des dons d’un rein sain, d’une personne vivante à une autre en ayant la nécessité absolue, est en plein boom et mériterait d’être imitée.
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