Nos amis les ordinateurs risquent-ils un jour de se substituer aux médecins psychiatres ? Ce n’est pas une anticipation mais bel et bien une réalité dont il convient de tenir compte dès aujourd’hui. L’intelligence artificielle au service de la santé vient de le prouver. Nous pouvons être étonnés par la découverte des chercheurs du département de psychologie de l’Université Carnegie Mellon qui est située à Pittsburgh (Etats-Unis). Ces derniers ont mis au point un algorithme qui, à partir d’IRM du cerveau, se révèle tout à fait capable de déterminer si une personne a des idées suicidaires ou non. Les résultats bluffants de l’étude ont été publiés, le lundi 30 octobre, au sein de la revue scientifique, Nature Human Behavior.
C’est l’IRM qui a permis d’évaluer le risque suicidaire passé ou présent après l’analyse d’émotions à l’écoute de certains mots
Afin de parvenir à ces résultats, les chercheurs ont fait passer des tests à un panel précis de 34 jeunes, âgés de 18 à 30 ans, n’ayant pas été choisis au hasard. 17 d’entre eux présentaient, avant tous les tests, déjà des idées suicidaires. Les 17 autres individus, ayant été sélectionnées, respiraient la joie de vivre.
Ils ont tous été placés dans un appareil IRM. Ils ont alors tous été soumis, tout d’abord à 30 mots au contenu positif ou négatif, tels que « insouciance, problème, vitalité, mort, cruauté, le bien » avant six mots seulement mais à l’importance capitale pour un souhaité bien-fondé de résultats affinés le mieux possible.
L’IRM (acronyme de « Imagerie à Résonance Magnétique ») a été capitale pour voir quelle zone cérébrale était liée à telle émotion ressentie par chaque participant à l’écoute des 30 mots dont 10 étaient, avec une volonté affichée, à connotation morbide et évoquant, pour certains sans concession, le suicide.
L’algorithme est d’une exactitude incroyable, qui frôle de près la perfection, pour savoir si une personne est suicidaire ou non
Après analyse par l’algorithme, les chercheurs en sont arrivés aux conclusions suivantes : 15 des 17 personnes ont été correctement identifiées comme étant les suicidaires et 16 sur 17 appartenaient au groupe contrôle (la moitié du panel jugée comme n’ayant pas l’esprit obscurci par des idées noires récurrentes).
Les chercheurs ont approfondi leurs recherches davantage en ce qui concernaient les patients suicidaires pour savoir ceux qui ont songé au suicide et ceux qui étaient passés à l’acte. L’algorithme s’est montré d’une précision incroyable : 16 sur 17 ont été placés dans le groupe adéquat soit 94 % d’exactitude.
Quel avenir pour cet algorithme à l’efficacité indéniable ? Que tous les psychiatres se rassurent : il pourrait être un outil pour obtenir une aide au diagnostic fiable s’il y a une forte suspicion d’un passage à l’acte. Rien ne remplace, de plus, la parole, avec tout spécialiste, aux vertus cathartiques avérées.
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