Vincent Lambert est devenu bien malgré lui le symbole du débat sur la fin de vie. L’arrêt ses soins de cet homme, un patient paraplégique depuis plus de 10 ans a commencé ce lundi matin et devrait se poursuivre durant quelques jours au CHU de Reims selon une source de l’avocat de la famille. La décision a été validée par le Conseil d’État à la fin du mois d’avril. Vincent Lambert est âgé aujourd’hui de 42 ans.
Une sédation profonde et continue
Les parents de Vincent Lambert sont farouchement contre cette décision et ils se sont battus férocement depuis plus de six ans afin que leur fils soit maintenu en vie via des machines à hydrater notamment. Les parents de Vincent sont de fervents catholiques et refusent l’arrêt des soins. À l’inverse son épouse, son neveu, les cinq frères et soeurs veulent mettre fin à cet acharnement thérapeutique. L’avocat des parents a réagi auprès de l’AFP et selon ses propos, ils n’auraient pas pu embrasser leur fils. Le docteur Vincent Sanchez à la tête du service des soins palliatifs avait annoncé l’interruption des soins de Vincent pour cette semaine.
Fin de vie et euthanasie, un débat qui divise
Selon le code de la santé publique, la fin de vie désigne les instants qui précèdent le décès d’une personne en phase avancée ou terminale d’une maladie grave, incurable. Pour atténuer la douleur des patients et les accompagner et préserver leur qualité de vie, les soins palliatifs ont été mis en oeuvre par le corps médical dès la fin des années 80. La loi de 2005 quant à elle ouvre à toute personne majeure la possibilité de rédiger à tout moment un document écrit pour signifier que les actes médicaux ne doivent pas être pratiqués par obstination déraisonnable. Malgré les évolutions, les questions liées à la fin de vie n’ont pas toutes trouvé une réponse.
Le suicide assisté est autorisé en Suisse et dans certains états des États-Unis. En Belgique, l’euthanasie est dépénalisée sous certaines conditions. Le sort de Vincent Lambert a déchiré toute sa famille. Il avait selon son épouse évoqué la non-poursuite des soins s’il venait à être un jour en fin de vie, mais jamais il ne l’a noté par écrit. Aujourd’hui, ses parents sont dans la tourmente, le chagrin et refusent de voir partir leur fils définitivement.
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