Les dix millions de personnes souffrant d’arthrose ne vont sans doute pas apprécier cette nouvelle mesure restrictive. C’est en effet la fin du remboursement du Hyalgan, le dernier traitement à base d’acide hyaluronique. Les malades devront mettre la main au porte-monnaie s’ils veulent moins souffrir. Les rhumatologues dénoncent ce déremboursement qui va à long terme favoriser la pose de prothèse. Certains spécialistes craignent également une dérégulation du marché ainsi que l’arrivée des produits mal contrôlés.
Les patients qui souffrent d’arthrose ont aujourd’hui le sentiment de ne pas être pris au sérieux
L’arthrose est actuellement le rhumatisme le plus fréquemment rencontré. Cette pathologie est provoquée par une usure du cartilage de l’articulation. En France, plus de dix millions de personnes en souffriraient. C’est une maladie chronique qui évolue lentement, insidieusement au cours des années. Elle peut affecter toutes les articulations mais les plus touchées sont celles des genoux, de la colonne vertébrale, des hanches, des mains. Lorsque le cartilage est fragilisé, il perd sa souplesse, son élasticité, les deux os se frottent l’un contre l’autre, de petites excroissances se forment, c’est ce qui provoque les douleurs. Certains facteurs favorisent sa survenue comme la surcharge pondérale, le manque d’activité physique. La présence de plusieurs personnes dans une même famille peut également être un facteur aggravant, de mauvaises habitudes comme le port de talons très hauts peut aussi contribuer à la survenue de l’arthrose du genou notamment.
Les médicaments prescrits ne permettent pas de ralentir l’évolution de la pathologie seulement en soulager les symptômes
En France, plus de 500.000 personnes reçoivent plus de trois injections d’acide hyaluronique par an. Les économies attendues sont à hauteur de plus de 68 millions d’euros. Il reste donc le paracétamol dont l’effet est très modéré, les AINS, ils ne sont pas dépourvus d’effets indésirables sur le long terme, les prothèses mais cette prise en charge est plus invasive, plus coûteuse, cette dernière proposition n’est pas jugée comme la meilleure solution. Selon de nombreux rhumatologues, l’usage des anti inflammatoires non stéroïdiens utilisés en phase aiguë entraînent des effets : des saignements, des ulcères de l’estomac, une insuffisance rénale. Les injections d’acide hyaluronique étaient sans danger, ce traitement fonctionnait très bien. Les malades vont se tourner vers les prothèses, ces opérations ne vont-elles pas représenter un coût important pour la sécurité sociale ? Les études ont démontré que les prothèses des genoux ne sont pas aussi bien tolérées que celles de la hanche, deux ans après l’opération, certains patients n’arrivent toujours pas à s’y habituer. Les rhumatismes handicapent, les Français estiment que cela peut être un frein à une vie professionnelle, sociale, c’est ce qui a été mise en évidence lors d’un sondage réalisé par l’IFOP pour le collectif ensemble contre les rhumatismes le 12 octobre dernier.
0 commentaires