L’arthrose, que l’on associe quasi-systématiquement au vieillissement, est la maladie articulaire la plus répandue en France avec une population estimée à 10 millions de personnes en souffrant terriblement. Elle se caractérise par la destruction du cartilage qui tapisse les extrémités osseuses d’une articulation et leur permet de glisser avec fluidité l’une sur l’autre : le cartilage considéré comme dégénérescent, va perdre en épaisseur, se fissurer et finir par disparaître, entraînant des douleurs et un handicap majeur avec une perte de mobilité.
Les plus de 65 ans (65%) et les plus de 80 ans (80%) sont les plus touchés. L’arthrose ne sera prochainement peut-être plus une fatalité grâce à une équipe conjointe de l’Inserm et de l’université de Strasbourg qui a mis au point une nouvelle génération d’implants renfermant des cellules-souches, issues du patient lui-même, qui pourrait permettre de réparer son os et son cartilage. Dans une étude publiée dans Trends Biotechnoly, les chercheurs démontrent que la combinaison des cellules souches avec des facteurs de croissance, est le Graal pour réparer le cartilage et l’os soumis à des frottements incessants, qui se voit exposer davantage à une usure accélérée que dans la normale.
Une nouvelle génération d’implants intelligents et autonomes qui parviennent à gérer la régénération tout autant des os que du cartilage
Ces implants ostéoarticulaires, au caractère ultra-novateur, reposent sur deux piliers essentiels ainsi que complémentaires : une couche d’hydrogel qui, enrichie de cellules-souches dérivées de la moelle osseuse du patient, permettra une régénération inespérée du cartilage. La seconde arme réparatrice est une membrane nanofibreuse composée de collagène et de polycaprolactone qui va, autre miracle de la science, avec ses nanoréservoirs de facteurs de croissance de l’os, aider à régénérer l’os. Du côté du mécanisme : les cellules-souches vont grandir, se diviser puis déclencher la libération des facteurs de croissance. Ces derniers vont, à leur tour, stimuler les cellules. Ce circuit vertueux est le bienvenu. Jusqu’à aujourd’hui, deux solutions sont proposées au patient : la pose d’une prothèse ou la réparation du cartilage via l’injection dans l’articulation d’un échantillon de ses propres cellules de cartilage. Tous les spécialistes reconnaissent en majorité le caractère imparfait de ces options proposées au patient.
Un premier essai sur un échantillon de 30 personnes pour vérifier la complémentarité réelle de l’implant avec les cellules souches
Si nous nous souhaitons avec bonheur au-delà d’un concept ébauché, puisque le brevet a en effet été déjà déposé, un premier essai clinique devrait être lancé prochainement auprès d’un échantillon de 30 adultes souffrant d’une lésion articulaire du genou pour tester le mieux possible la faisabilité de ce dispositif prometteur. « Ces essais seront conduits chez trente personnes ayant des lésions du genou en France, Angleterre et Espagne. L’implant sera mis en place au cours d’un seul acte chirurgical. Tel un patch, la membrane de nanoréservoirs est déposée en premier sur l’articulation lésée, puis on y ajoute les cellules souches. Ces essais nous permettront de sophistiquer la technique et de vérifier son efficacité sur le long terme » a expliqué Nadia Benkirane-Jessel, directrice de recherche à l’Inserm, qui peut féliciter ses petites mains laborantines, que nous pourrions qualifier de mains de fée, de lui avoir permis la mise au point de son implant véritablement intelligent car autonome dès son installation.
0 commentaires