C’est le légataire, à savoir le Museum Victoria, de Melbourne, capitale de l’Etat de Victoria (au sud-est de l’Australie), qui vient de dévoiler, ce jeudi 21 avril 2016, une découverte, qui remonte, avant son annonce officielle, au mois de février 2016. Son détenteur comblé, se révèle être un heureux paléontologue amateur, de nationalité australienne, n’étant plus un anonyme désormais : il se nomme Murray Orr. Pour en revenir au trésor fossilisé, qu’il a extirpé de l’oubli, il s’agit d’une dent de cachalot, longue de 30 centimètres, qui remonterait, selon les analyses scientifiques, à 5 millions d’années. Cette dent est pourvoyeuse de deux données, qui bouleversent la donne, en ce qui concerne un cachalot, ancêtre de celui que nous connaissons actuellement : d’une part, c’est la preuve que ce cétacé gigantesque (encore plus hier qu’aujourd’hui) était familier des eaux australes, ce que nous ignorions jusqu’à présent ; d’autre part, il chassait, totalement décomplexé, des cétacés, au gabarit imposant, alors qu’aujourd’hui, sa nourriture exclusive, comprend calamars et poissons.
Une dent découverte par un heureux hasard et qui bouleverse la cartographie océane de prédilection du cachalot pendant la période du Pliocène
Cette dent de 30 centimètres viendrait d’un cachalot d’une taille estimée de 18 mètres de long et pesant près de 40 tonnes. Le réflexe a été de l’apparenter au Livyatan Melvillei (pour rendre hommage au célèbre romancier américain Herman Melville et son livre Moby Dick) du Pérou, qui a vécu au Miocène, une période géologique, couvrant une période, d’il y a 23 à 5 millions d’années. Nous étions jusqu’à présent coutumiers, de découvertes répétitives, des restes fossiles, de ce cachalot, notamment au Chili, qui a été suivi par le Pérou. Le Léviathan était le plus grand mammifère du monde, et un indétrônable carnassier marin de surcroît (c’est surtout sa dentition impressionnante qui en atteste), sévissant sur les côtes ouest (donc dans l’océan Pacifique) d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud, mais -c’est grande une première- jamais nous n’aurions pu imaginé, un seul instant, qu’il se serait aventuré le long des côtes australiennes. Soulignons que Murray Orr a failli passer à côté de ce fossile, confondu de prime abord avec une..simple canette de soda…comme celles jonchant parfois la plage de Beaumaris Bay, près de Melbourne. Ce présent paléontologique attendait, depuis des temps immémoriaux, qu’une main heureuse le déniche. Murray Orr a eu cette chance vraiment inouïe !
Apparenté au redoutable Livyatan Melvillei, ce cachalot, en est la copie presque conforme mais c’est le premier identifié dans des eaux australiennes
Ne sous-estimant pas l’importance pour la recherche et la préservation des espèces (notre cachalot actuel a été trop longtemps une proie de choix pour son huile et pour son ambre, et ne soyons pas dupes, de contrebandiers encore actifs hélas), Murray Orr, avec intelligence, a pris la décision la plus sage, en contactant avec diligence, le Museum Victoria, qui est l’un des lieux culturels phares de la métropole de Melbourne. Cette institution désire le récompenser en baptisant cette dent titanesque par son nom. Le fossile a commencé à révéler peu à peu ses secrets, une fois confié à la bienveillance, des paléontologues, qui n’ont pas manqué de le passer au crible, car cette pépite est cruciale dans la généalogie du grand cachalot, que nos océans hébergent actuellement. En effectuant leurs recherches, ces derniers se sont rendus compte, que la dent était celle d’un Léviathan, gargantuesque cachalot, à la taille se révélant cependant semblable à son héritier actuel, le grand cachalot, mais dont l’instinct carnassier était beaucoup plus développé, avec pour proie préférée, la baleine à fanon, de taille modeste par rapport à lui. Notons qu’un spécimen complet a été découvert pour la première fois au Pérou, en 2008, avec un âge de 12 millions d’années, et des dents jusqu’à 36 mètres de long.
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