Des chercheurs de l’université californienne, à l’aura planétaire, de Stanford (États-Unis) sont tombés des nues (c’est le terme de « stupéfaits » qu’ils ont employé pour reprendre leurs propos au mot près) face à une découverte de grande importance concernant les lésions d’un accident vasculaire cérébral qui pourraient, suite à un premier essai clinique sur 18 patients (donc à nuancer et à consolider davantage comme ils le concèdent), ne plus être irréversibles grâce à l’injection de cellules souches, directement dans le cerveau, pour y remédier avec succès. Les résultats véritablement prometteurs de leur étude ont été publiés dans la revue Stroke, avec sur ce panel volontairement restreint, le constat d’une amélioration des fonctions motrices altérées qui sont les séquelles les plus courantes survenant après un AVC.
Qu’est-ce qu’un AVC ? Comment en distinguer les deux types ? Pourquoi constitue-t-il un enjeu de santé publique de premier plan ?
Un accident vasculaire cérébral (AVC) est une défaillance de la circulation du sang qui affecte une région du cerveau. Son arrivée, le plus souvent inattendue, survient à la suite de l’obstruction ou de la rupture d’un vaisseau sanguin et provoque la mort des cellules nerveuses, qui sont surtout privées d’oxygène et des éléments nutritifs essentiels pour entretenir leurs fonctions. Les AVC ont des conséquences très variables. Plus de la moitié des gens affectés héritent malheureusement de séquelles. Environ 1 individu sur 10 récupère complètement.
Quand les cellules nerveuses sont privées d’oxygène, ne serait-ce que pendant quelques minutes, elles meurent ne se régénéreront pas. Aussi, plus les délais entre l’AVC et la prise en charge médicale sont courts, plus le risque de séquelle grave diminue. On distingue 2 types d’accidents vasculaires cérébraux : le premier résulte du blocage d’une artère cérébrale (accident ischémique). De loin le plus répandu, il représente environ 80 % des AVC. Le deuxième est causé par une hémorragie cérébrale (accident hémorragique).
Environ 150 000 personnes en France sont touchées chaque année par les AVC, véritable fléau (première cause de handicap moteur de l’adulte, deuxième cause de démence et troisième cause de mortalité).
L’injection de cellules souches génétiquement modifiées pour agir comme en terrain connu sur les régions neuronales altérées
L’hémiplégie et l’aphasie sont les deux plus lourds tributs payés par la plupart des patients frappées de façon aussi inattendue que fulgurante par un AVC. Les 6 premiers mois de prise en charge sont cruciaux pour une espérer une récupération optimale. Les chercheurs de l’université de Stanford les ont laissés volontairement passer pour mener avec un angle d’attaque inédit, leur étude clinique de phase 1, qui en appellera d’autres véritablement plus étoffées. Revenons au protocole chirurgical : les chercheurs ont injectés directement dans le cerveau de leurs 18 cobayes, au niveau des tissus impactés, des cellules mésenchymateuses génétiquement modifiées car prélevées au niveau de la moelle osseuse pour les transformer en cellules souches neurales avec comme immense bon point la neurogenèse vraiment épatante.
Dans les semaines qui ont suivi l’acte chirurgical, aux complications vraiment minimes, l’état neurologique des patients s’est amélioré de façon notoire. Le professeur Gary Steinberg, qui a conduit l’étude, nous dévoile comme exemple miraculeux celui-ci : « Un patient de 71 ans en fauteuil roulant a pu remarcher ». Les cellules souches ont en effet permis au cerveau de ré-enclencher les processus de régénération des tissus. « La théorie est que ces cellules rapprochent le cerveau adulte de celui d’un nouveau-né, qui récupère bien plus facilement », poursuit-il.
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