Une étude récente publié jeudi dernier dans la célèbre revue américaine Science a fait état que de la présence avérée de bactéries vieilles approximativement de 15 millions d’années dans notre microbiote intestinal (une telle pérennité a de quoi nous estomaquer).
Cet état des lieux attesté est propice à émerveiller la communauté scientifique car la présence de ces bactéries dans notre intestin est d’autant plus surprenante si l’on se focalise avec attention sur un point majeur : incontestablement, elles précèdent l’apparition de l’homme comme espèce distincte et émergente sur notre Terre avant son règne.
Nous avons évolué et nos bactéries intestinales ont évolué aussi : une adaptabilité incroyable
L’étude américaine a été effectuée sous la houlette d’un biologiste évolutionniste à savoir le doctorant Andrew Moeller. Afin d’effectuer une comparaison se révélant nécessaire bien que pouvant inspirer un dégoût certain, Andrew Moeller a recueilli une multitude d’échantillons fécaux provenant de trois singes : des chimpanzés, des bonobos et des gorilles vivants à l’état sauvage en pleine jungle africaine. Il a procédé de la même manière auprès de plusieurs individus vivant sur le sol des Etats-Unis.
Après avoir procédé, en plus de plusieurs moyens d’étude divers, au séquençage génétique de tous ces fécaux, il en est arrivé à la conclusion que ces bactéries intestinales descendaient, ce presque indubitablement, de celles qui peuplaient les intestins de nos ancêtres. Il y aurait ainsi une continuité sans interruption notable entre notre flore intestinale et celle des espèces simiesques qui nous ont laissé un héritage que nous partageons encore avec elles.
Ce partage de bactéries intestinales avec nos plus proches cousins (du fait de deux facteurs : une proximité de même qu’une hérédité génétiques) s’est montré adaptable au fil d’un temps chronologique qui nous a démarqué de plus en plus de ces derniers : les bactéries ont évolué avec nous. Un éloignement de plus en plus marquée par rapport aux singes est imputable à une souche différente qui nous a permis de nous ériger véritablement en tant qu’homme.
L’émergence de l’homme par rapport aux espèces simiesques est due à deux importants clivages
Toujours selon cette étude mettant en lumière la richesse de notre microbiote intestinal, il y aurait eu deux clivages qui nous ont démarqué nettement d’un patrimoine étant longtemps partagé sur un pied d’égalité avec les singes : le premier clivage de nos bactéries intestinales communes aurait eu lieu il y a un peu plus de 15 millions d’années, à une époque de l’histoire de l’évolution à l’issue de laquelle les gorilles se sont distingués de l’ensemble des hominidés.
Une seconde distinction se serait produite il y a environ 5,3 millions d’années lorsque l’être humain a émergé du beau milieu de la lignée des chimpanzés et des bonobos. Le mérite de cette nouvelle étude est d’avoir décelé l’origine, la datation et l’évolution de ces bactéries décidément très longtemps sibyllines. Andrew Moeller et les chercheurs dévoués aux mêmes desseins scientifiques attestent que les bactéries de nos intestins ont épousé notre évolution.
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