Abul Bajandar, un jeune homme de 25 ans, vivant dans l’un des pays les plus pauvres du monde, plus connu sous l’appellation de «l’homme-arbre » du Bangladesh, a été opéré samedi 20 février pour la première fois, à l’hôpital universitaire de Dhaka. Un défi délicat pour les chirurgiens, qui a cependant été couronné de succès, en ce qui concerne sa main droite. Tout s’est déroulé à merveille concernant cette dernière mais il demeure des excroissances disgracieuses nombreuses, verrues semblables aux racines tordues d’un arbre, sur sa main gauche et ses pieds. Abul Bajandar et ses proches savourent leur joie immense même si des interventions chirurgicales, toutes aussi complexes que la première, jalonneront encore la voie désormais empruntée d’une guérison complète qui semble de l’ordre des possibles.
Dix années de souffrance, au silence digne, pour Abul Bajandar, face à une maladie aux cas rares au nombre de 4 à l’échelle planétaire
La difformité des mains et des pieds d’Abul Bajandar a commencé a apparaître il y a environ dix ans et ce d’une manière jugée irréversible puisque empirant sans discontinuité. Toutes ces verrues inesthétiques et invalidantes, localisées en particulier au niveau des mains et des pieds, semblaient condamnés d’office ce villageois de la localité de Khulna. Son état de santé l’a limité a l’extrême en ce qui concerne sa dextérité et pire encore sa mobilité : au-delà de l’apparence physique repoussante devait s’ajouter une souffrance psychique que l’on devine terrible. Abul Bajandar demeure un cas isolé dans le monde mais pas unique : une personne en Roumanie et deux en Indonésie ont été clairement identifiées. La fautive est une maladie que les scientifiques ont baptisé « épidermodysplasie verruciforme » mais qui est plus connue de tous comme « la maladie de l’homme-arbre » : elle est causée par une une défaillance du système immunitaire qui augmente la vulnérabilité aux virus du papillome humain (VPH).
Un gouvernement généreux et une équipe chirurgicale dévouée et brillante par son efficacité ont permis une première opération réussie
Abul Bajandar, dont toute une partie de la jeunesse a été prise en otage par « la maladie de l’homme-arbre », semblait condamné : c’était sans compter sur la générosité du gouvernement de son pays -pour rappel le Bangladesh- qui a fait un geste magnanime que nous ne pouvons que saluer pour le sauver. Le coût des soins intensifs à lui prodiguer, via un passage au bloc opératoire, était inaccessible au désespoir de sa famille. L’opération a pu avoir lieu et nous allons vous la décrire brièvement même si elle a nécessité beaucoup de temps et un état de vigilance de la part de tout le staff médical nécessaire, par conséquent, sur le long cours. En effet, Il aura fallu trois heures et demi d’opération et la mobilisation de neuf médecins. Le plan fixé au départ -et déjà ambitieux- était de récupérer 60% de la main droite d’Abul Bajandar, mais l’opération était véritablement sous une bonne étoile, si bien que le chirurgien plastique qui a effectué celle-ci, Samanta Lal Sen Bajandar, est parvenu à lui retirer 80% des verrues.
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