Des chercheurs du laboratoire de psychologie et neurocognition de l’Université Grenoble Alpes (CNRS) ont mûrement réfléchi sur une question aussi insolite que primordiale. Il s’agissait de définir à quel stade de son développement -à quel âge- un bébé était en mesure de percevoir la peur. Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue suivante : Proceedings of the Royal Society Part B : Biological Sciences., C’est à partir de l’âge de trois mois et demi que les bébés sont capables, avec une facilité grandissante, de détecter, à partir de certains signes, davantage les visages de peur que les visages souriants. Une étape dans la perception de leur environnement qui a une grande importance.
Tordons le cou aux idées reçues : selon une étude française, les nourrissons, dès l’âge de 3 mois et demi, présentent un instinct de survie et détectent plus la peur que les sourires
Selon les résultats émanant de l’étude, l’attention de tout bébé se porte sur les signes de danger lisibles sur le visage. Ainsi les sourcils levés, la bouche entrouverte et les yeux écarquillés sont autant de signes qui ne manquent pas d’alerter le bébé et vont retenir son attention. Cette lecture, d’une précocité notable, du faciès d’autrui, atteste de l’instinct de survie développé par tout nourrisson, ce dès l’âge de trois mois et demi. Ceci est quelque peu paradoxal et étonnant à une période de l’existence où tout bébé nous semblait avoir l’esprit occupé à s’amuser et propice à être joyeux. Cette découverte attestant de la plus grande prudence chez les bébés de plus de trois mois et demi a de quoi rassurer.
L’impact du visuel pour quantifier la réaction de bébés de trois âges différents (3 mois et demi, 6 et 12 mois) afin de prouver que les visages de peur sont les plus perceptibles
Les chercheurs ont focalisé leur étude sur trois âges différents : 3 mois et demi, 6 et 12 mois. Ils ont procédé en faisant apparaître sur un écran d’ordinateur des visages « bruités » (flous, pixelisés et d’aspect granuleux) ainsi que du « bruit visuel pur » (une image faite de taches). On parle de méthode d’analyse « multivariée ». Il s’agissait de quantifier, à chaque test, où le bébé focalisait son regard, sur quelle durée, etc. Des visages de peur ainsi que des visages souriants ont été présentés aux bébés et ce sont les visages de peur qui ont davantage été détectés que les visages souriants et ce même par les nourrissons de trois mois et demi. Reste des lacunes à savoir les zones du visage suscitant l’effroi.
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