La fronde gronde chez 5 associations qui ont saisi le Conseil d’Etat avec la volonté affirmée de plaider pour lever l’interdiction de la promotion et de la publicité en faveur de la cigarette électronique qui a été validée par une ordonnance en date du 20 mai 2016. Par définition, une ordonnance est un acte pris par le gouvernement, avec l’autorisation du Parlement, dans des domaines qui relèvent normalement de la loi. Le terme même de « propagande » était lui aussi maladroit de la part de l’exécutif pour parler de la publicité.
Unies pour être plus fortes, les 5 associations s’insurgent contre une publicité interdite et crient à l’injustice
Les signataires, rappelons-le, au nombre de 5 (Sovape, Fédération addiction, le réseau de prévention des addictions Respadd, SOS addictions et Tabac & Liberté) s’insurgent donc collectivement contre cette ordonnance qui est selon eux un immense enfumage. Elles se sont exprimées avec clarté par un communiqué officiel. « Dans sa volonté de réglementer le vapotage et d’appliquer la directive européenne sur les produits du tabac, le gouvernement a pris des dispositions qui menacent la liberté d’expression des vapoteurs et des associations de réduction des risques ». Deux choses sont ici dénoncées : la toxicité avérée du tabac mise sur un pied d’égalité avec celle surévaluée de la cigarette électronique. Le terme très fort d’entrave à « la liberté d’expression » est osé : cette dernière est, en effet, un droit fondamental de notre démocratie.
Le vapotage s’inscrivait dans le choix des alternatives au tabac fumé mais il en a été exclu par le gouvernement
L,a clôture de tout débat, autour des solutions alternatives face à l’hégémonie de la cigarette traditionnelle, dont l’impact négatif sur la santé n’est plus à prouver, est elle aussi dénoncée . En interdisant toute forme de communication quelque elle soit sur le vapotage, le gouvernement ne permet pas « d’ouvrir un débat salutaire sur la santé publique et sur les nouvelles opportunités de réduction des risques », poursuivent les associations, qui rappellent que le tabac inhalé provoque 78 000 morts chaque année en France (le cancer du poumon occupe une triste première place mais le tabac cause des dégâts irréversibles sur tout le reste de l’organisme). Une requête a été déposée le 20 juillet devant le Conseil d’Etat pour contester l’ordonnance, selon les 5 associations qui veulent se faire entendre.
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