Etats-Unis : deux sœurs siamoises liées par la tête ont été opérées avec succès grâce à une mobilisation hors normes
Les opérations de jumeaux siamois, de par leur caractère rare et insolite, nourrissent l’appétit des lecteurs, et le cas qui nous concerne dépasse les frontières du réel : il s’agit de la séparation de deux sœurs siamoises qui étaient liées par la tête ! Une opération corsée mais couronnée de succès dans l’hôpital pour enfants de Philadelphie (Etats-Unis) : chapeau bas !
Une course opératoire exténuante pour des chirurgiens de l’extrême et leur équipe dévouée : 30 personnes mobilisées pendant 11 heures pour séparer les deux sœurs siamoises
L’opération n’est pas des plus connues et communes à réaliser avec succès mais c’est avec l’optimisme qui a le vent en poupe en ce qui concerne une équipe médicale étoffée (30 soignants) et mobilisée sur une durée de pas moins de 11 heures pour réaliser l’impossible. Mais de quel type d’exploit chirurgical parlons-nous ? L’opération qui a été menée avec brio a eu lieu le 7 juin dernier avec pour objectif de séparer deux sœurs siamoises liées par la tête répondant aux deux doux prénoms de Erin et Abby Delaney’s. Chez les humains, l’appellation frères siamois et sœurs siamoises désigne communément les jumeaux fusionnés : ce sont des jumeaux réunis par une partie de leur corps au cours de leur développement embryonnaire.
Cette opération de longue haleine avec un pronostic vital engagé a eu lieu au sein de l’hôpital pour enfants de Philadelphie, sur la côte est des Etats-Unis. Contents d’avoir séparer Erin et Abby, une équipe paraissant sans doute hétéroclite de prime abord mais complémentaire par nécessité de s’offrir pareille prouesse s’est divisée en deux groupes pour attaquer une chirurgie réparatrice. Le staff était doté de chirurgiens, neurochirurgiens infirmiers, anesthésistes, techniciens. La séparation effective, s’ensuivait dans la foulée, la volonté digne de donner un visage de poupon aux deux fillettes pour les rendre comme tous les autres bébés : l’exigeante norme. Notons qu’à l’issue de nombre de séparations de siamois, un seul survit.
Aucune des deux jumelles n’est décédée et toutes les deux ont pu savourer la joie de ne plus partager le même lit : un premier pas vers une autonomie balbutiante mais appelée à grandir
Un système de marquage astucieux avait été trouvé pour ne surtout pas confondre les deux fillettes. Ainsi, tous les matériels et tous les écrans de contrôle étaient porteurs de ruban adhésif vert ou violet pour distinguer leur utilité au service soit d’Erin ou soit d’Abby. Ce qui était impossible d’imaginer avant le passage au bloc opératoire où la dextérité avec pour bras droit la patience ont été récompensées est devenue une réalité des plus heureuses : pour la première fois, au sein des soins intensifs, Erin ainsi qu’Abby ont dormi -bonheur inespéré- dans un lit étant différent. Toute sortie précoce est exclue et la surveillance médicale est vraiment renforcée pour aborder sereinement une vie délestée de cet handicap.
Les deux fillettes de 10 mois étaient bien mal loties avec une naissance prématurée en juillet 2016 et de surcroît par césarienne. Mais elles ont probablement trouvé l’un des meilleurs hôpitaux au monde pour subir une intervention, non sans risques, pour ne plus être fusionnées. Si on remonte le film, bel et bien réel, des 60 dernières années, le service de chirurgie de l’hôpital pour enfants de Philadelphie a séparé le nombre abondant de 23 paires de siamois. Spécifions cependant que c’était la toute première fois qu’il opérait des enfants reliés par la tête, le cas le plus rare inhérent aux jumeaux siamois. Notons que la fréquence des jumeaux siamois est très faible de l’ordre de 1 sur 100 000 naissances.
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