Selon les conclusions extrêmement fouillées d’une étude récente qui atteste indéniablement que si 95% des jeunes (nous entendons par là les 15-25 ans) seraient, selon leur propres dires, pleinement épanouis au quotidien, et souriraient à la vie autant qu’elle leur sourit, il existe cependant une ombre au tableau d’un bonheur, paraissant général, mais à nuancer cependant. En effet 55% d’entre eux lèvent le voile, sans complexe, sans tabou, prêts à en parler librement, pour idéalement s’en délivrer, au fait désagréable et déstabilisant, d’avoir déjà été confrontés, ponctuellement ou de façon plus inquiétante dans la durée, à des symptômes mentaux, allant du stress à des états plus graves. C’est ce que révèle une étude Ipsos très détaillée et commandée par la Fondation Pierre Deniker, fort impliquée dans la recherche et la prévention en santé mentale.
Des jeunes majoritairement heureux mais un peu plus de la moitié a manifesté, manifeste, ou manifestera des symptômes mentaux
A la lumière de cette étude qui met en lumière des préjugés jouant sinon le rôle de zones d’ombre, une première « opinion répandue » est mise à mal. Il ressort de l’étude qu’une écrasante majorité des jeunes (95%) se déclarent « heureux et intéressés par la vie », un sentiment partagé à la fois par leurs parents (98%) et leurs enseignants (86%).
La statistique était trop belle pour ne pas hériter de quelques fausses notes sur le piano de la vie. Ainsi, « un peu plus d’un tiers d’entre eux (37%) se sentent souvent stressés, ce que perçoivent beaucoup moins leurs parents (18%), mais mieux leurs enseignants (43%) », explique la Fondation. L’importance de référents pour détecter au plus vite des symptômes psychiques, appelés sinon à croître, est primordiale. Encore plus grave est la statistique suivante : un jeune sur deux a déjà été perturbé par des symptômes, à ne surtout pas sous-estimer et prendre au sérieux, tels que l’anxiété, la phobie, la dépression, la paranoïa, et pour 22% d’entre eux « de manière importante ». 75% des maladies mentales se déclarent avant l’âge de 25 ans, 80% des troubles psychotiques entre 15 et 25 ans, d’où l’intérêt attesté d’un diagnostic précoce pour extirper le mal à la racine.
Divergences et similitudes sur l’attitude adopter par tous (jeunes, parents, et enseignants) qui n’hésitent plus à parler de ce mal-être
Nous avions évoqué plus haut le fait que presque un enseignant sur deux avait le don, que l’on aurait pu croire inhérent aux parents, de détecter un mal-être chez un de ses élèves. Mais c’est hélas un constat d’impuissance qui prévaut en ce qui concerne les problèmes psychiques qui leur échappent par la suite : 92% des enseignants « ignorent la conduite à tenir en cas de problème de santé mentale » avec des connaissances « contrastées entre une bonne appréciation de certains facteurs de déclenchement (choc émotionnel, consommation de drogues, etc) et la survalorisation de certains autres dont la nocivité n’est pas prouvée (télévision, jeux vidéo, internet) », spécifie le sondage qui colle au plus près d’une réalité anxiogène pour tous. Les trois populations se rejoignent sur l’appréciation de la meilleure aide à apporter à un jeune affecté : d’abord le soutien des proches et de personnes de confiance (jeunes : 73 % ; parents : 72 % ; enseignants : 75 %), puis la psychothérapie (respectivement 66, 67 et 80 %) et loin derrière les psychotropes à double tranchant (respectivement 17, 21 et 16 %).
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