En six semaines d’épidémie, 1 170 000 personnes auraient consulté un médecin pour des symptômes grippaux. Le nombre est déjà élevé mais la grippe n’a cependant pas dit son dernier mot et également causer ses derniers maux. Son pic épidémique se laisse en effet désirer et c’est seulement une fois ce dernier atteint que la grippe commencera à entamer son déclin. La Corse, région française insulaire méditerranéenne -ce qui lui a octroyé deux privilèges : une grippe d’une part minorée et d’autre part retardataire- est la première à se libérer de cette maladie propre à la période hivernale où nos défenses immunitaires sont moins efficaces. Il convient de parler d’exception corse, car en revanche, sur presque l’intégralité du territoire métropolitain, la grippe est installée confortablement et semble prendre goût à nous déplaire. L’île de beauté retrouve donc des couleurs et est en effet repassée en dessous du seuil épidémique, fixé à 140 cas pour 100 000 habitants, selon notre source, le Réseau Sentinelles. Ce dernier recense cependant 241 000 nouveaux cas, en date d’une semaine se terminant le 7 mars 2016. L’Hexagone se pare d’un rouge indicateur d’une contamination massive.
Si la Corse est désormais épargnée par l’épidémie de grippe, la plupart des régions hexagonales ne peuvent hélas pas en dire autant
En France métropolitaine, la semaine dernière, le taux d’incidence des cas de syndromes grippaux, vus en consultation de médecine générale, a été estimé à 371 cas pour 100 000 habitants, ce qui est toujours largement au-dessus du seuil épidémique, dont nous avons signalé le niveau plus haut, et ce depuis 6 semaines consécutives. La grippe s’accroche fortement et ne semble pas encore prête de lâcher prise, avec un pic épidémique hélas annoncé trop vite et qui n’est pas encore atteint. Sur le plan régional, les taux d’incidence étant les plus élevés ont été observés en : Nord-Pas-de-Calais (648 cas pour 100 000 habitants) Champagne-Ardenne (592) et Provence- Alpes-Côte-d’Azur (540). 19 régions affichent encore un taux d’incidence supérieur au seuil épidémique aisément dépassé. Si la Corse est délivrée de toute activité virale, la fièvre est aussi redescendue dans deux régions étant moins impactées : Auvergne-Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Il est, concédons-le, difficile de s’arrêter sur un chiffre précis du total des cas grippaux : ils seraient ainsi de l’ordre de 1,7 millions selon l’Irsan qui se base sur les données délivrées en temps réel par SOS Médecins.
Cas rapportés et surveillance virologique : deux marqueurs précieux afin de mesurer avec justesse la grippe pour mieux faire front
L’InVS (Institut national de Veille Sanitaire) n’a pas manqué de remarquer une augmentation du nombre de consultations en médecine de ville et une diminution notable des passages aux urgences et des hospitalisations. Concernant la surveillance virologique, 2 699 prélèvements ont été réalisés par les médecins Sentinelles (1623 par les médecins généralistes et 1076 par les pédiatres libéraux) et analysés par des laboratoires partenaires : ils confirment ainsi que l’épidémie est « majoritairement liée aux virus de type B et sans signe apparent de gravité » (42,3% des cas grippaux issus des analyses). Depuis le 1er novembre 2015, 389 cas graves ont été admis en réanimation, « infectés majoritairement par un virus A » (13,2% des cas grippaux issus des analyses). 42 personnes sont hélas décédées dont 29 atteintes par un virus A qui est le plus dangereux et 13 par un virus B réputé pourtant bénin. « La plupart des patients avait des facteurs de risque. La moyenne d’âge était de 53 ans. Une majorité d’entre eux n’était pas vaccinée », précise l’InVS. Nous sommes cependant encore loin de l’épidémie de l’hiver 2014-2015 qui avait entraîné une hécatombe gravée à jamais dans nos mémoires.
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