Selon l’InVs (Institut national de Veille Sanitaire), qui a publié aujourd’hui comme tous les mercredis, son bulletin épidémiologique hebdomadaire, concernant la grippe, dont l’activité virale ne faiblit pas, le pic épidémique, en dépit d’effets d’annonce balayés les uns après les autres, n’est de plus toujours pas atteint, alors qu’il infléchirait enfin une tendance persistante à une hausse, presque sans discontinuité, depuis huit semaines. Suivant les sources, environ 1,74 à 2,5 millions de Français auraient été contaminés.
Un bulletin pessimiste de l’InVS : rien ne s’arrange, semaine après semaine, avec 320 000 nouveaux cas pour la dernière en date
Dans son bulletin hebdomadaire épidémiologique spécialement dédié à la grippe, et ce afin de faire le point en date du 23 mars 2016, l’InVS, se focalisant essentiellement sur la France métropolitaine, avance les chiffres dithyrambiques d’une semaine folle : ainsi, du 14 au 20 mars 2016, le taux d’incidence des cas de syndromes grippaux vus en consultation de médecine générale a été estimé à 490 cas pour 100 000 habitants, soit 320 000 nouveaux cas qui auraient été diagnostiqués, ce qui est de pire en pire, rien que si l’on se fie aux 277 000 cas recensés la semaine précédente. La grippe poursuit ses ravages dommageables pour nos défenses immunitaires, depuis déjà la huitième semaine consécutive. Elle dépasse très largement le seuil épidémique (122 cas pour 100 000 habitants). « Après une période de stabilisation, l’incidence des syndromes grippaux est toujours en augmentation. Et le pic n’est toujours pas atteint », précise l’InVS. En effet, après une accalmie durant les vacances de février, la grippe signe un come-back fulgurant et le nombre total de personnes affectées depuis ses prémices s’élèverait maintenant à 1 738 000 personnes diagnostiquées dans l’Hexagone pris dans sa globalité, avec 21 régions toujours touchées, soit avec recrudescence, soit avec stagnation, à l’exception de la Corse, qui est la première libérée de tous maux.
Les régions au taux d’incidence le plus élevé avec une grippe aux airs doucereux qui a tout de même occasionné des victimes
Les régions les plus touchées la semaine dernière étaient la Champagne-Ardenne (857 cas pour 100 000 habitants), la Haute-Normandie (820) et la Picardie (800), selon le réseau Sentinelles-Inserm, au maillage collant au plus juste à une réalité épidémique, de par ses 1 300 médecins généralistes et sa centaine de pédiatres libéraux, répartis sur tout le territoire. De son côté, un autre organisme référent, l’Irsan (Institut de recherche pour la valorisation des données de santé), dont les données sont collectées en temps réel auprès de SOS Médecins, évalue, le nombre total de personnes affectées par la grippe à 2,5 millions à la date fixée du 21 mars. Dans tous les cas, nous ne pouvons que nous incliner devant l’efficacité redoutable d’une grippe, sévissant à nos dépens et aux diverses souches virales : les enfants sont plus particulièrement touchés par cette épidémie qui reste « majoritairement liée aux virus de type B et sans signe apparent de gravité », ajoute l’InVS qui observe que la grippe est « en phase ascendante dans la plupart des régions ». Pour en revenir à tous les méfaits de la grippe saisonnière, depuis son apparition au tout début du mois de novembre 2015, force est de constater qu’elle a su manier la faux infectieuse avec adresse et parfois de façon létale, avec 614 cas graves admis en réanimation, et 82 personne décédées dont 54 touchées par un virus A et 28 par un virus B. Le bilan humain très sévère de l’épidémie hivernale de 2014-2015 est notons-le encore loin.
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