En 2015, 220 000 interruptions volontaires de grossesse ont été pratiquées en France, dont plus de la moitié par voie médicamenteuse. Cela représente une grossesse sur cinq, selon les statistiques du ministère de la Santé. Un chiffre stable depuis 2006 après une dizaine d’années de hausse entre 1995 et 2006. Cette stabilité s’explique par la contraception précautionneuse des Françaises. Nous allons nous focaliser sur l’IVG médicamenteuse, qui mériterait des efforts, pour atténuer la douleur, qu’elle procure.
Qu’est-ce qu’une IVG et particulièrement une IVG médicamenteuse ? Comment se déroule-t-elle habituellement ?
L’interruption volontaire de grossesse par méthode médicamenteuse, ou IVG médicamenteuse, est une des deux méthodes utilisées pour interrompre volontairement une grossesse. L’autre méthode employée est l’IVG chirurgicale, qui est de moins en moins sollicitée, devancée par la simplicité apparente, de l’IVG médicamenteuse, dont les effets secondaires sont pourtant loin d’être anodins. L’impact douloureux occasionné par l’IVG médicamenteuse, à ne pas négliger pour rendre la rendre moins inconfortable, émane d’une étude du Centre Clotilde-Vautier de Nantes, que la Fondation pour l’avenir, cautionne.
L’avortement médicamenteux consiste en l’administration de deux types de médicaments :
- une antihormone : le RU 486, ou mifépristone ;
- une prostaglandine : le misoprostol.
L’IVG médicamenteuse peut être pratiquée jusqu’à la 7ème semaine d’aménorrhée sans hospitalisation, et jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée avec hospitalisation.
Une étude scientifique se porte garante et porte-parole de femmes qui souffrent en silence le temps d’une IVG médicamenteuse
L’étude scientifique, conduite sous la houlette de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), a mobilisé pas moins de 453 femmes, avec pour point commun partagé par toutes : celui d’avoir été conduite à la nécessité d’une IVG médicamenteuse. Le chiffres sont effrayants, surtout dans les premiers temps correspondant à l’ingestion, des deux comprimés, avalés en deux fois, de manière espacée, protocole de toute IVG médicamenteuse, à haut potentiel de réussite, si la démarche thérapeutique se révèle respectée. En dépit, de cette gestion de la douleur, laissant encore à désirer, la prise en charge est cependant un plébiscite concédé par 92% des femmes.
Leurs aveux ne sont pas à négliger. 83% d’entre elles ont sincèrement avoué avoir eu recours à des antalgiques pendant les 5 jours de traitement et 27% évoquent des douleurs, à l’intensité atteignant leur summum, particulièrement le troisième jour. Les saignements inévitables qui suivent à la prise des deux remèdes, ont été pour le moins impressionnants, pour un quart des sondées. Les douleurs sont renforcées pour les femmes dont c’est la première grossesse et celles qui sont sujettes à des règles douloureuses. La principale cible désignée serait le dosage du mifépristone, qui gagnerait à être réévalué, mais d’autres pistes gagneraient à être explorées.
0 commentaires