Le Japon est un des pays les plus développés, à l’échelle planétaire, mais se heurte à un écueil majeur concernant une véritable pénurie de dons d’organes. Il fait pâle figure comparée à la France où tout a été fait pour faciliter démarches et transplantations. La législation nippone est tristement réputée pour être contraignante mais commence à faire preuve d’ouverture : ainsi, les enfants, sont désormais des donneurs potentiels depuis l’année passée. Une agence vient de lancer une campagne de sensibilisation intitulée « Second Life Toys » à leur attention.
Le Japon en queue de peloton concernant la précieuse course aux dons par rapport à pléthore d’autres pays
Le Japon est un pays densément peuplé avec 127 millions d’habitants mais où le taux minime de prélèvements par million d’habitants était de 2,36 en 2010 (soit un chiffre très insuffisant de 300 dons) : un taux dix fois inférieur à celui que nous connaissons en France (23,8 si l’on se fie à l’éclairage de l’autorité référente qu’est l’Agence de biomédecine). C’est en Espagne que les donneurs sont sont les plus généreux cependant. La problématique est un véritable enjeu de santé publique, puisque des vies sont en jeu, et la nécessité impérieuse de faire évoluer les mentalités, pour le moins réticentes, pour des raisons diverses, se révèle nécessaire avec un degré d’urgence dont tout citoyen nippon doit mesurer la pleine mesure.
Les enfants ont obtenu le droit en 2015 de participer au mouvement national du don d’organes au Japon
Et bien figurez-vous, que l’altruisme, à travers ce geste louable qu’est le don d’organes, n’est plus seulement l’apanage des plus grands. Depuis 2015, la loi japonaise sur l’âge requis pour tout don d’organes a connu une véritable révolution. Désormais, il est inscrit dans le champ des possibles de devenir donneur sans inscription préalable et sans limite d’âge. Un enfant est donc, avec le feu vert de la légalité, autorisé à faire don d’un ou plusieurs de ses organes. L’idée était d’étouffer, le plus tôt possible, des croyances, en partie religieuses, ancrées très profondément avec notamment l’impératif de respecter l’intégrité corporelle des défunts. L’archipel se rapprocherait-elle de ce fait du « consentement présumé » appliqué en France ?
Une campagne et un site internet pour remettre sur pieds les peluches estropiées des enfants : « Second Life Toys »
Mais comment sensibiliser un aussi jeune public appelé à la rescousse au chevet de 14 000 patients, en attente d’une greffe, avec au premier rang, celle rénale ? Des peluches abîmées recouvertes avec d’autres tissus pour sensibiliser au don d’organes, sont l’objet, se révélant ingénieux tout autant que facétieux, d’une campagne lancée par l’agence japonaise Dentsu. C’est sur Second Life Toys, que les enfants ont la possibilité d’envoyer leur doudou abîmé et de le récupérer ensuite complètement rafistolé. Les concepteurs reçoivent des patients, se révélant être dans divers états nécessitant des soins appropriés et s’adonnent délicatement aux « greffes ». Les peluches reviennent comme neuves dans les bras heureux des bambins.
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