Mélaine a décidé de sortir d’un silence de marbre à propos de son accouchement, pesant sur elle lourdement tant sur le plan physique que sur le plan psychologique. Elle est la mère d’une petite fille de 3 ans et a décidé de témoigner contre ce qu’on appelle les violences obstétricales qui sont une réalité que le gouvernement a décidé, par le biais de Marlène Schiappa, de prendre par le corps. Un rapport a ainsi été demandé au HCE. Comment réagissent les sages-femmes et les gynécologues ?
Les violences obstétricales sont des actes non consentis et pêchant aussi par un manque cruel d’information : elles sont dénoncées, de plus en plus, par des femmes courageuses, tout comme Mélaine qui a vécu un terrible accouchement
Mutiques au plus haut point face à un sujet qui commence à se briser de par des témoignages libérateurs, « de plus en plus de femmes prennent aujourd’hui la parole pour briser le tabou des violences obstétricales », pour reprendre les propos de Marie-Hélène Lahaye, juriste, féministe et auteure du blog, au succès grandissant, Marie accouche là. Des mères meurtries pour avoir été victimes d’actes non consentis, d’épisiotomies « pratiquées à vif », de déclenchements abusifs ou encore de propos insultants ou culpabilisants. Mais aussi de leur douleur physique que négligent les personnels soignants et dernier grief, une sous-information de leur part durant l’accouchement qui est ainsi vécu comme un supplice et non comme un moment de joie. Attardons-nous sur le témoignage de Mélaine, mère d’une fillette de 3 ans, qui a vécu, selon ses dires, son accouchement comment un moment insoutenable : « Je m’étais dit : ‘Je n’y arriverai pas ! Je n’ai plus la force ! On ne me nourrit pas ! Je n’ai pas le droit de boire !’, explique-elle. Quand elle est arrivée, j’ai pleuré, l’anesthésiste est repartie en disant que ‘je n’allais pas faire chier mon monde’. » Elle a décidé d’en parler pour se soulager intérieurement et en espérant délier d’autres langues.
Le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes et celui des gynécologues-obstétriciens craignent une stigmatisation de l’ensemble de leurs professionnels de santé mais acceptent la nécessité d’un rapport, état des lieux, appelant à la clarté
Réagissant à l’annonce, à la fin du mois de juillet, de la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, qui a demandé un rapport sur les violences obstétricales au Haut conseil à l’égalité (HCE) entre les hommes et les femmes, le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes a accueilli une telle initiative, jugée pleinement justifiée, en acceptant des éclaircissements estimés nécessaires face à des situations abusives mais en refusant cependant la stigmatisation de toute la profession. En effet, ce rapport permettra de saisir l’ampleur et les solutions à apporter à propos d’un phénomène touchant les femmes enceintes ou au moment de leur accouchement. Les sages-femmes sont, en effet, en première ligne, dans ces étapes décisives et délicates de la maternité. Le problème des sous-effectifs et la surcharge de travail expliquent combien les tensions sont vives mais n’excusent pas les dérives. Quant au Conseil national des gynécologues-obstétriciens (CNGOF), la pilule est amère : après une polémique sur les chiffres (la secrétaire d’Etat a annoncé 73% d’épisiotomies alors qu’elles ont baissé à 44 % pour un premier enfant), le CNGOF accuse une maltraitance de la « profession dans son ensemble ».
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