Le binge-drinking a des dégâts irréversibles sur le cerveau des jeunes qui s’y adonnent

par | 11 Juin 2023 | Actualités

Homme buvant

Nous nous focaliserons sur la France même si le binge-drinking (qualifié aussi de « biture express » ou « beuverie express ») est une consommation alcoolique à la mode en Europe qui consiste à ingurgiter ponctuellement, le plus rapidement possible et en grandes quantités des verres à la chaîne. La tranche d’âge la plus concernée est les 15-24 ans concernant ce rite essentiellement du week-end (leurs aînés sont loin d’être des modèles vertueux) et leur cerveau en pâtit durablement avec des séquelles à long terme qu’il convient de ne pas sous-estimer. C’est ce qui ressort d’une étude menée par l’université de Picardie et publiée récemment dans la revue Addiction Biology.

Le binge-drinking est une pratique répandue en France chez les jeunes

Le binge-drinking (biture express), importation des pays anglo-saxons dont nous nous serions passés volontiers, est un jeu à la dangerosité extrême, aux effets extrêmement dommageables et irréversibles sur le cerveau. Il est néanmoins du goût inconscient des adolescents ainsi que des jeunes adultes en France (la tranche d’âge des 15-24 ans). Le binge-drinking a en effet pris en effet un essor considérable auprès de ces derniers et constitue un véritable phénomène de société. Il consiste à atteindre une ivresse extrême avec une absorption d’alcool (on évoque un ratio de six verres en moins de deux heures) sans commune mesure en un temps record : en général, les risques d’un coma éthylique ne sont jamais bien loin de surcroît. Une sensibilisation de la population à risques, dont les neurones trinquent sévèrement avec des connexions altérées entre eux, est nécessaire de la part des autorités sanitaires en France par rapport à l’explosion d’un véritable problème de santé publique que l’on ne peut plus occulter. Des statistiques fiables tirent la sonnette d’alarme dans ce sens : Selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), 14% des 15-24 ans et également 10% des 24-34 ans se sont exposés à des séances d’alcoolisation massive l’année dernière. Si l’on raisonne à l’échelle de l’Europe toute entière, nous nous situons en dessous de la moyenne (ce qui n’excuse pas tout) : 28% de la population étudiante et 33% des 15-24 ans s’adonnent au binge-drinking une fois par semaine sur notre continent dont la tête tourne selon notre source (Département de la communication de l’Union européenne).

Les incidences sur le cerveau dont il convient de prendre conscience

L’étude a été menée sur 40 étudiants de 2 universités différentes. La parité hommes/femmes ainsi que la parité entre adeptes du binge-drinking ou non ont été respectées. Ils ont été soumis à une batterie d’évaluations (questionnaires, IRM et tests cognitifs par deux fois à un an d’intervalle). Il ressort de cette étude qu’aucun des deux sexes n’est épargné par ce fléau en ce qui concerne son impact sur un cerveau normalement alerte car encore en plein développement. Cependant, il y a des divergences entre hommes et femmes en ce qui concerne les zones touchées chez les pratiquants à outrance du binge-drinking. Chez les garçons, on note des répercussions anatomiques qui sont visibles et surtout la matière blanche du cerveau qui perd en densité en suivant la courbe des séances de binge-drinking : c’est leur mémoire immédiate qui en est perturbée, les informations se relayant au ralenti entre les neurones. Chez les filles, la donne est différente et beaucoup plus sibylline mais les chercheurs sont sûrs d’une chose : la matière blanche de leur cerveau n’est peut-être pas touchée. Les conséquences seraient tout de même au bout du compte quasi-identiques entre les deux sexes et la matière grise, notre pépinière cognitive, ne s’en sortirait pas indemne sur le long cours : un véritable gâchis pour des jeunes dont les facultés intellectuelles sont normalement à leur zénith. Le binge-drinking (ses effets délétères sont désormais scientifiquement prouvés) n’est pas encore assimilé comme l’alcoolisme chronique (dont il est cependant proche à bien des égards) à une pathologie par le corps médical.

 

Homme buvant, Pixabay
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Rédigé par Jade Bernard

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